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ÉTÉ, MOTO et conquête de LIBERTÉ – partie 2 – 1980-2000

Souvenirs d’été d’Alain Clément et de Serge Kalandyk

1977, Alain Clément sur sa Kawasaki 250cc et en 1983 sur sa Yamaha RZ350. En bas, sa moto Kawasaki 100cc trail 1975 qui lui avait valu le sobriquet de « Kawa » à la Chaumine.

Bien que la vie ait mené Alain Clément et Serge Kalandyk, grands ados hippolytois en 1970, sur des chemins différents au cours des 40 dernières années, leur intérêt commun pour la moto n’a cessé de grandir. Leur histoire, celle d’une amitié bâtie autour du monde de la moto, a été pour eux un vecteur de liberté.

Mais affirmer cette liberté n’est pas toujours facile, se souvient Alain Clément qui en 1977 (il vient d’avoir 18 ans) annonce à son père, en une froide journée d’hiver du 27 février, qu’il vient de s’acheter une moto. « Personne n’était au courant, raconte-t-il aujourd’hui en riant et la surprise a été totale. Mon père a d’abord réagi fort puisque cette Kawasaki 250cc, de trois cylindres avec un moteur deux temps, possédait une puissante accélération, mais au prix de 999 $ chez Plaza Cycle, rue Saint-Hubert, c’était une aubaine. Le printemps passant, il finit par accepter ».

 

 

 

Bâtir sa liberté

« On prend parfois toutes sortes de chemins pour faire sa place, poursuit Alain Clément. En 1977, je travaillais depuis longtemps, l’été à la Chaumine comme plongeur pour ramasser mes sous, mais, ce qui m’intéressait le plus, c’était la mécanique. Monsieur Viau, au garage Volkswagen du chemin du lac de l’Achigan était patient, mais, avec l’achat de ma moto 250cc, mon père a vite compris mon réel intérêt pour la mécanique. Après mon secondaire, je me suis donc inscrit au cours de génie mécanique du Cégep du Vieux-Montréal. Durant ces années d’étude, j’ai démonté et remonté toutes sortes de mécanique pour apprendre. De plus, j’ai vite passé au monde réel des problèmes mécaniques quotidiens, en rendant des services à mes amis dans la réparation et l’entretien de leur automobile. Je voyageais le plus souvent possible en moto. Pensez! Dans ce temps-là, l’essence vendue à l’époque au gallon coûterait aujourd’hui, 19 ¢ le litre. Un aller-retour Montréal–Saint-Hippolyte, en moto, ne coûtait pas plus que 4,00 $! Je me sentais bien dans le monde de la mécanique et j’y ai fait ma place ».

 

La bohème pour se découvrir

Serge Kalandyk, Années 1976 à 1980, avec des amis, devant son « camp » dans les bois de Saint-Calixte et en Caroline du Sud, réparant des catamarans.

Si pour Alain Clément, la conquête de liberté passait par les études, il en a été différemment pour Serge Kalandyk. « Je constate maintenant, affirme Serge, que j’avais besoin d’explorer qui j’étais pour me découvrir. Dans mon cas, cela s’est vécu à travers, expériences et bohème. L’école et moi, ça ne marchait pas depuis longtemps. Déjà, à 16 ans, j’avais quitté la maison familiale pour aller d’abord loger dans une petite chambre à la Chaumine où je travaillais. J’y avais mon monde et avec Serge qui y travaillait aussi, on parlait moto et voyage. L’automne venu, travaillant toujours à l’Auberge, je me suis ensuite installé dans l’ancien restaurant de mes parents, devenu alors chalet. Je me rappelle que la salle à manger, vide alors de table avait été transformée en piste de course à obstacles… attention… en moto. Quelle aventure! Comme ce chalet n’était pas isolé, les froids venus je me suis réfugié d’abord dans la maison de la famille Barey, ami de mon père, puis dans un « camp » que je m’étais construit dans la forêt, aux limites de Saint-Calixte. À 18 ans, travaillant ici et là pour gagner de l’argent, j’ai loué quelque temps la maison d’Éric Beauchamp et à 19 ans, j’habitais Laval-des-Rapides, où je m’étais trouvé un travail en dessin technique après avoir suivi quelques cours dans ce domaine. Mais le besoin de liberté était toujours présent et à 20 ans, me voilà en Caroline du Sud à réparer la coque en fibre de verre des bateaux catamarans endommagés. Depuis, je me suis découvert une capacité manuelle à faire des rénovations. C’est ce qui me permet de gagner ma vie.