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Entrepreneur hippolytois qui a rendu le ski de fond accessible à tous

 

L’excellence des skis de fond Gliders de Pierre Beaudin-Partie 4 

Pierre Beaudin et Ronald Cloutier heureux de se rappeler la fabrication des skis Gliders dont les célèbres Jano et Clément

«Le secret de la réputation des skis nautiques Sea Gliders des années 1950, comme celle des skis de fond Gliders, des années 1970 à 1980, a été l’utilisation judicieuse de bonnes essences de bois dans leur fabrication alliés à  l’expertise reconnue dans l’assemblage chez mes employés, dit fièrement Pierre Beaudin, propriétaire de la compagnie Sea Gliders, fabricant de skis nautiques et de skis de fond, de 1957 à 1982.

Ce succès, reconnu à travers le monde durant plus de 30 ans, je l’ai atteint par essais et erreurs avec l’aide d’une équipe d’employés qui se qualifiait, eux-mêmes, de gais lurons tant nous avions plaisir à travailler ensemble. «Lorsque j’ai lu la chronique sur Sea Gliders dans Le Sentier de novembre 2017, dit Ronald Cloutier, employé des années 1970, la chronique sur Sea Gliders, plein de souvenirs heureux me sont revenus en mémoire.» Ces anciens collaborateurs se sont rappelés, durant tout un avant-midi de janvier, de bons moments vécus à l’ancienne usine de Fabreville, près du boulevard Dagenais, il y a près de 40 ans.

 

 

 

 

Une compagnie où il a fait bon travailler

«J’avais 17-18 ans lorsque j’ai travaillé chez Sea Gliders, précise Ronald Cloutier. C’était mon premier vrai emploi et je me rappelle, encore, l’atmosphère agréable qui régnait dans l’usine. Monsieur Beaudin était souvent avec nous et travaillait de concert avec Benoît Darche, un homme aux mille ressources et, à qui, aucun problème ne résistait. Ce machiniste autodictate perfectionnait lui-même les machines afin de répondre aux nouvelles innovations qui faisaient la réputation des skis Gliders. Je me rappelle du contremaître Georges Leclerc qui nous initiait habilement à tous les travaux.  Planeurs à bois, scies à ruban,  presse, bassin à vernis à rideaux et bien d’autres, cet homme savait tous les faire fonctionner. Amical, il nous voyageait, les frères Garneau et moi, matin et soir dans sa Ford Granada, car nous habitions près de chez lui, à Fabreville.

Pierre Beaudin rappelle qu’à cette époque, il avait entre 30 à 35 employés et qu’il les connaissait tous. « Pour moi, cela a toujours été important de bâtir de bonnes relations avec les gens avec qui je travaillais, tous les jours !» Cette rencontre entre monsieur Cloutier et lui en est un témoignage. Après tant d’années sans se voir, j’avais l’impression qu’ensemble, ils continuaient un échange commencé, hier !

L’art de fabriquer des skis en bois

Fabriquer une paire de skis de fond -ils sont toujours fabriqués par paire afin d’éliminer les différences entre skis- nécessite quatre-vingt-quinze opérations, souligne avec fierté, Pierre Beaudin. Gliders utilisait les bois de noyer ou de frêne blanc venant du Québec car ces essences possèdent les fibres les plus longues (10 à 13 centimètres) ce qui permet, sous l’effort, de s’étirer sans casser.

La fabrication commence par (1) le découpage de baguettes de bois selon la hauteur et le poids des skieurs sur une largeur de 2 par 6 cm.
Ces baguettes (2) redécoupées en minces lamelles de trois à quatre millimètres d’épaisseur, pour être après (3) pressées l’une sur l’autre, pour faciliter la création de la courbe nécessaire et procurer la résistance et la souplesse, caractéristiques des meilleurs skis. Après cet assemblage, viennent la sculpture de la pointe et la finition de la semelle (sablée pour fartage ou recouverte de fibre de verre Pitex). Les skis les plus réputés et luxueux recevaient jusqu’à trois couches de vernis clair de haute qualité à travers desquelles on voyait, les strates de bois pressé. Les autres étaient simplement (4) recouverts d’une couche de peinture. Gliders a innové en fabricant des skis de haute compétition, marque Clément et Jano, en laissant (5) des espaces vides dans la semelle ce qui les rendaient plus souples et légers. »