La tempête qui fit rage le samedi 21 mai ne dura qu’une quinzaine de minutes. Le ciel était noir, le vent soufflait la poussière puis la pluie à l’horizontale. Même l’eau du lac semblait vouloir sortir de son lit… De la maison, j’entendais ployer et craquer les arbres jusqu’à percevoir le bruit sourd des troncs rejoindre le sol avec fracas. Je ne savais où me placer dans la maison. Pourtant, j’ai vu des dizaines de tempêtes fondre sur l’environnement hippolytois. Cette fois-ci, une sorte de peur s’est emparée de moi. C’était du jamais vu… Cet orage violent accompagné de très forts vents se nomme un derecho. Ce phénomène est rare au Québec, mais peut se produire annuellement en Ontario.
Pour que ce cocktail puisse prendre forme, il faut des masses d’air chaud et froid qui se rencontrent et s’entrechoquent, créant ainsi un déplacement vers le sol. Ces lignes d’orages violents peuvent parcourir des distances considérables de l’ordre de 1 000 km en quelques heures seulement. Le vent et la pluie se sont donc abattus violemment tout près du sol fauchant et essouchant des arbres, arrachant des toits de maisons, démolissant des automobiles et brisant des poteaux électriques avec leurs fils.
Ici, dans le secteur du lac Bleu, nous avons manqué d’électricité pendant 74 heures. Je suis donc un rebranché du réseau, mais, au moment d’écrire ces lignes, mes pensées se dirigent vers ceux et celles qui attendent toujours le retour du courant électrique. Nous ne pouvons faire autrement que de considérer que nous dépendons énormément de cette énergie pour vivre une vie de confort et de bien-être à laquelle nous ne pensons pas assez souvent, sauf au moment où le courant vient à manquer.
J’aimerais exprimer un merci spécial aux autorités municipales qui ont rendu possible l’accès à l’eau potable, à un service Internet et à des branchements de piles et de cellulaires directement au centre communautaire Roger-Cabana, ainsi qu’au Camp du lac de l’Achigan, et ce, pour tous les sinistrés.