Active, discrète, main de velours et sourire aux lèvres, Élise Chaumont veille depuis longtemps sur les destinées de la bibliothèque de Saint Hippolyte et de ses multiples services et activités, fruits de ses réalisations.
Présente depuis 1989 et dernièrement reconduite officiellement à ce poste par l’administration municipale, elle a accueilli cette confirmation avec joie, heureuse et enthousiaste de poursuivre une présence de près de 32 ans auprès de cette organisation. Pleine d’énergie et désirant répondre adéquatement aux usagers, son coffre d’idées nourri de formations et de recherches, regorge de projets de services en devenir.
Formation et connaissance du travail
Technicienne diplômée en documentation dès les années 1980, madame Chaumont n’a jamais chômé depuis sa formation. Ses premières expériences de travail auprès de notaires, principalement dans des dossiers de publication et ses nombreux passages dans différents services de documentation : cégeps Lionel-Groulx et Montmorency (dont elle est diplômée), lui ont permis d’acquérir également des connaissances en bibliothéconomie. Pas étonnant qu’en 1988, on la retrouve au bureau de Réseau BIBLIO1 à Sainte-Agathe, organisme qui alimente par des échanges de livres, les bibliothèques des municipalités de la Rive-Nord.
Saint-Hippolyte, milieu de vie idéal
« Comme mon conjoint travaillait à Laval, moi à Sainte-Agathe, nous avons choisi Saint-Hippolyte, à mi-chemin, comme lieu de résidence. Milieu idéal pour vivre en nature, nous y trouvions aussi de belles conditions pour voir grandir notre famille qui compte deux enfants aujourd’hui adultes. École, services, activités de plein air et de culture, tout y était. »
Congé de maternité et bibliothèque
En 1989, madame Chaumont est alors en congé de maternité. Habituée à une vie active, heureuse d’être mère et de pouponner, elle se sent pourtant isolée à la maison. « J’avais besoin de me retrouver momentanément dans un lieu actif d’information et d’enrichissement culturel. La bibliothèque de Saint-Hippolyte répondait tout à fait à mes besoins. J’ai donc commencé à m’y rendre quelques heures par semaine avec plaisir, me nourrissant abondamment d’information et profitant de ces moments de détente bien appréciés pour lire. »
Bénévole aux grandes qualités
Puis, les enfants grandissants et lui offrant un peu plus de liberté, madame Chaumont s’implique à la bibliothèque comme bénévole. « Rapidement, durant ces années, mesdames Thérèse Rajotte et Pierrette Asselin, qui se sont succédé comme responsables, ont vite remarqué mes connaissances et mon savoir-faire en bibliothéconomie. Plus qu’une aide temporaire bénévole, elles m’impliquèrent aussi dans l’organisation. »
Administration du maire Georges Loulou (de 1985 à 1993)
Lors du deuxième mandat de cette administration, un projet d’agrandissement de l’ancien pavillon Roger-Cabana était sur la table. Une des ailes de ce pavillon consacré aux activités de loisirs devait être dédiée à l’installation de la bibliothèque.
Impliquée à fond
Rappelons que durant les années 1987 à 1995, la bibliothèque occupe alors le sous-sol de l’édifice municipal actuel, appelé alors La Communale.2 « Tout y était à l’étroit, se rappelle madame Chaumont. La population de Saint-Hippolyte avait cru rapidement et elle sollicitait davantage de livres et de variété de services. Pourtant, impossible de faire plus dans un endroit si minuscule! Alors, afin de faire bouger les choses, raconte madame Chaumont les yeux brillants de conviction, je me suis mouillée dans un article publié dans Le Sentier, en février 19933 ».
Nécessité d’un projet de construction d’une bibliothèque
« Loin de moi l’idée d’intervenir alors dans la campagne municipale en cours, mais comme j’étais informée des politiques gouvernementales en place, je trouvais important d’informer la population de certaines réalités. » Ainsi, l’article de madame Chaumont notait que la bibliothèque n’occupait alors que 54 mètres carrés. Pourtant, précisait l’article de madame Chaumont, les normes gouvernementales précisaient plutôt que tenant compte de la population, elle aurait dû offrir un espace de 433 mètres carrés. L’article mettait aussi en lumière qu’à cause de cela, « la municipalité ne pouvait avoir accès à des subventions allant jusqu’à 75 %, car ces normes n’étaient respectées! » Les résultats de l’élection de 1993 orientèrent tout autrement ce projet.
Pavillon Aimé-Maillé
Faute d’un projet de construction d’une bibliothèque, celle-ci se retrouve en 1995 dans une partie des locaux du pavillon Aimé-Maillé. « Situation pas facile qui ne plaisait pas aux sportifs qui partageaient le même bâtiment, rappelle madame Chaumont. Eux-mêmes à l’étroit devaient en plus partager une salle commune. » Pierrette Asselin, alors responsable de la bibliothèque, quitte son poste en 1996. Pierre Brisson, directeur du Service des loisirs, se tourne donc vers madame Chaumont qui est alors bénévole. « Le défi était grand, se souvient madame Chaumont. Pourtant, quand je regarde en arrière, je ne regrette pas de l’avoir relevé. »
Un 3e lieu de vie
On oublie que la bibliothèque, après la maison, l’école ou le travail, est le troisième lieu de vie. On y va pour se ressourcer, apprendre et relaxer. « Depuis plus de 25 ans, lance en riant madame Chaumont, c’est mon défi de composer avec ce 3e espace de vie. Je tente d’être toujours inventive, celle qui n’est jamais dépourvue de solution », aux dires des gens qui travaillent auprès d’elle.
Une bibliothèque toute neuve
« Le nouveau bâtiment dans lequel nous œuvrons depuis 2014 offre bien des possibilités. Je trouve important d’y créer une atmosphère d’accueil agréable et d’y offrir des activités variées, enrichissantes pour les petits et pour les grands. » Quand on consulte sur le site de la municipalité 4 toutes les activités en place, malgré les mesures sanitaires dues à la COVID, à n’en pas douter, l’offre reste invitante. « D’autres activités sont à venir, lance avec un clin d’œil madame Chaumont, mais devinez, je dois composer avec l’espace! »
1 Réseau BIBLIO : Créé sous les noms de la Bibliothèque centrale de prêt de l’Outaouais, puis des Laurentides, depuis 40 ans cet organisme « soutient le développement, le fonctionnement et la mise en valeur des bibliothèques sur le territoire laurentien. » http://www.mabiblioamoi.ca Consulté le 20-09-21.
2 Voir Antoine Michel LeDoux, Bibliothèque de Saint-Hippolyte. Bientôt, 45 ans d’accès au savoir et à la culture, Le Sentier, octobre 2021.
3 Élise Chaumont, La bibliothèque de Saint-Hippolyte ne répond plus aux besoins de la population, Le Sentier, février 1993.
4 Bibliothèque et culture : https://saint-hippolyte.ca/services-aux-citoyens/bibliotheque-et-culturre
Consulté le 20-09-21.