C’est le 30 janvier que la municipalité de Saint-Hippolyte a procédé, par un dévoilement virtuel accessible sur son site Web 1, au lancement du livre
tant attendu du 150e anniversaire de fondation du territoire hippolytois.
Œuvre initiée tardivement comme legs livresque patrimonial offert aux Hippolytois pour l’année du 150e (2019), il a comme origine, les chroniques Une Histoire si proche ! présentées mensuellement depuis huit ans dans le journal communautaire Le Sentier, par votre humble serviteur.
Quête d’une vie
L’histoire du passé et surtout comment les gens l’ont vécu, m’a toujours intéressée. J’en ai fait ma quête de vie, ma passion, ma profession ! Mais ce n’est pas une tâche facile ! Intéressé depuis longtemps à l’histoire de mon milieu d’appartenance familiale, très vite je me suis aperçu de l’absence d’écrits et d’archives accessibles. Plusieurs sont disparus lors des deux grands feux qu’a subis le noyau villageois (1933 et 1944) ou ont été jetés lors des nombreux déménagements de l’administration municipale. 2 Quel bonheur lorsque je pouvais échanger avec Francine Fafard 3 à l’accueil de
l’administration municipale. À elle seule, elle aurait pu raconter l’histoire de vie de plusieurs citoyens résidents et villégiateurs pour les 40, voire les 50 dernières années !
Chronique Une Histoire si proche !
Le choix du titre de cette chronique, il y a huit ans, n’était donc pas anodin. Il indique que le territoire municipal est relativement récent à la dimension de l’histoire du Québec et que des témoins présents peuvent encore y contribuer. C’est donc en les sollicitant et parfois en les convainquant : citoyens, villégiateurs, campeurs, visiteurs et autres, de l’importance de leur témoignage, du récit de leur souvenir parfois sans importance selon eux et de l’observation de leurs nombreuses photos que j’ai tissé la trame de l’histoire des familles, des événements locaux et municipaux.
« Tâche colossale »
Voilà l’expression épithète qui amorce la première phrase d’un texte de la quatrième de couverture du livre. Pour un historien, c’est un privilège que de pouvoir recueillir in situ 1, des récits de vie auprès des membres vivants ou leurs descendants des premières familles colonisatrices, commerçantes, des entrepreneurs et villégiateurs qui les ont vécus. Mais c’est surtout un « travail de moine » qui demande une grande minutie et patience. Le chercheur est toujours aux aguets de vérifier et valider, idéalement auprès de deux voire trois sources : dates, noms, lieux, déroulement des événements et l’interprétation que chacun y apporte. Combien de noms et de dates oubliés sur les milliers de photos que possèdent parfois les membres d’une famille !
Œuvre toujours à travailler
Rien de linéaire ou de chronologique dans l’histoire des gens dans une localité et sur un territoire et cela se reflète dans ces chroniques. Elles sont donc le reflet de ces parcours. La vie de chaque individu et de collectivités est ponctuée de changements voire de bouleversements : familiaux,
sociaux, modes, nécessités de gagner sa vie, de suivre des tendances économiques, politiques. Pour comprendre la vie des gens sur un territoire, il faut conserver en tête ces impondérables et voir leur portée en croisant les informations. Et, certains éléments du passé s’oublient si vite ! Il faut rester vigilant aux dates, noms, lieux, déroulements des événements et leur importance relative, chacun y apportant son interprétation. Et le travail est rarement fini, il reste toujours des corrections ! C’est une fois écrit et partagé auprès des personnes intéressées et du public que l’on relève les oublis, les erreurs et les précisions que l’on aurait pu apporter. Travail de moine, s’il en est un !
Précieuses collaborations des citoyens
La rédaction de ces chroniques tout comme ce livre, embryon de l’histoire des 150 années de vie des Hippolytois qui reste à compléter, ne fut possible que par la générosité des témoins et collaborateurs qui ont à coeur la préservation de ces legs mémoriaux. Merci de leur participation,
précisions et correctifs apportés tout au long de ces années de défrichage et de recherche. Le travail est rarement fini et j’ai souhaité à plusieurs reprises qu’il se poursuive pour les générations à venir, pour notre patrimoine municipal collectif.
MERCI spécial à de précieux collaborateurs
Compagnons d’explorations et de découvertes : Denis St-Onge, Charles Charron, Michel Bois, Émile Beauchamp, Serge Sigouin et Daniel
Labelle, compagnons d’explorations et de découvertes. À Élise Chaumont, Ludovic Roberge, Suzanne Lapointe, Claire Boivin-Boisvert et Françoise Roy, collaborateurs précieux aux regards éclairés.
1 Municipalité de Saint-Hippolyte.ca Bibliothèque et culture.
2 Plusieurs témoins m’ont rapporté la perte immense de celles-ci lors du déménagement entre le bâtiment de l’ancien restaurant Dan- Marc et l’intégration de l’administration municipale dans l’ancienne école Notre-Dame-du-Rosaire devenue La Communale (1985).
3 Employée durant 37 ans, elle est décédée en 2017.
Enfant, Antoine Michel LeDoux a d’abord été nourri par les récits du quotidien de ses familles maternelles fondatrices Sigouin et Lachance, et ceux de sa famille paternelle montréalaise LeDoux, venue comme villégiateur dès 1920, au lac Connelly Nord. Humaniste, il a développé son intérêt pour l’histoire dans cet entourage et a été alimenté ensuite par des études universitaires de deuxième cycle. Ce livre est en partie pour lui, l’aboutissement d’un projet de livre vieux de plus de 50 ans et pour lequel, au fil des années, il a accumulé compréhension des événements, récits et témoignages.
Enseignant en sciences humaines, formateur aux quatre coins du Québec et du Canada et riche d’une carrière de 50 ans d’enseignement, il est depuis de nombreuses années, chargé de cours à la Faculté des sciences humaines de l’UQAM. Il y contribue à la formation de nombreux enseignants actuels. Durant sa carrière, il a également rédigé plusieurs ouvrages pédagogiques reconnus en didactique.
Journaliste bénévole au journal communautaire Le Sentier de Saint-Hippolyte depuis de nombreuses années, il y couvre des événements de l’actualité et il s’est aussi donné comme mission de faire connaître la vie ancienne et actuelle des Hippolytois et leurs nombreuses réussites entrepreneuriales. Ces écrits comme ce livre et les suites qui viendront sont, à sa façon, le legs qu’il désire laisser à ses enfants, à ses concitoyens et aux générations à venir.
