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Des clochers aux bancs d’école : un vivier de faits et d’anecdotes!

 

Faisant partie des activités spéciales mises sur pied par la municipalité pour souligner le 150e anniversaire de Saint-Hippolyte, l’exposition Nos écoles et nos églises à travers l’histoire a été organisée en collaboration avec la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord. Présentée à la bibliothèque jusqu’au 18 juin.

 

Cette incursion dans le passé de la municipalité ne se cantonne pas à l’affichage de quelques vieilles photographies de bâtiments historiques. L’audiovisuel a été mis à contribution. Les projections de photos sur écran géant enrichissent l’exposition. Les témoignages sur la vie d’antan sont ponctués d’anecdotes « pas piquées des vers »!

 

Nos lieux de culte et nos écoles

 

Des photos anciennes de l’église et des chapelles à différentes époques sont disposées sur les murs de la salle multifonctionnelle de la bibliothèque. D’autres photographies illustrant les écoles de rang sont, quant à elles, disposées sur des panneaux de bois. Toutes sont agrémentées de légendes informatives qui nous permettent d’en apprendre un peu plus sur la nature de ces institutions des 19e et 20e siècles. De nombreux objets liés au culte et à l’éducation sont aussi exposés dans deux présentoirs. Tout un passé a ainsi été mis en lumière.

 

Le 9 mai, lors du vernissage de l’exposition, Antoine-Michel LeDoux, féru d’histoire hippolytoise, a répondu aux nombreuses questions suscitées par les photographies affichées. Les photos faisaient remonter de multiples souvenirs à la mémoire de certains visiteurs, alors que d’autres se plaisaient à découvrir un pan de « l’ancien temps » de leur coin de pays. La salle bourdonnait de conversations.

 

Et l’assistance avait l’œil bien ouvert. On n’a pas manqué de faire remarquer à qui de droit que l’une des photos avait été mal identifiée. On a confondu la chapelle Sainte-Anne-du-Lac avec celle de Notre-Dame-du-Lac.

 

Le montage visuel 150 ans d’histoire élargit la perspective de ce retour en arrière. On y présente, entre autres, des photos privées d’Hippolytois de tous âges dans des scènes de la vie quotidienne à différentes époques.

 

Les témoignages

La présentation audiovisuelle a suscité un vif intérêt. Des personnes de la communauté hippolytoise y racontent des souvenirs du temps de leurs parents et grands-parents. C’est vivant et drôle, rempli de faits intéressants et d’anecdotes savoureuses.

 

Entre autres, Monique Beauchamp rappelle que son ancêtre est venu s’installer à Saint-Hippolyte parce qu’à l’époque, on donnait des terres à cultiver. Le hic, c’est que c’était des terres de roche qui n’étaient pas cultivables!

 

Jean Saint-Pierre raconte que la chapelle de Notre-Dame-du-Lac avait été bâtie sur le bord du lac des Quatorze-Îles pour permettre aux vacanciers, qui avaient des chalets tout autour, de venir à la messe en chaloupe le dimanche. Un jour, Mgr Valois devait y venir pour un baptême et il n’a pas trouvé la chapelle. Il l’a fait déménager sur le bord de la route!

 

Maurice Sylvain mentionne que le plancher d’une des chapelles était en lattes de bois. Des 5 ¢, 10 ¢, et 25 ¢, échappés durant la quête, étaient perdus entre les craques du plancher. Les jeunes allaient les ramasser par en dessous. Certains dimanches, ils pouvaient se faire jusqu’à 75  ¢!

 

Arthur Ward se souvient qu’il faisait du transport en traîneau, des fermes à l’église, pour la messe de minuit. Pour l’encourager à arriver à l’heure, certains lui offraient un bon pourboire s’il arrivait avant que la cloche ne sonne minuit. Il essayait de tenir le pari et menait alors son attelage à fond de train! Il évoque aussi son père qui allait chercher la maîtresse d’école en cheval. Comme elle venait de Montréal, il la prenait le lundi matin à la gare de Lesage (Prévost) et la ramenait là-bas le vendredi soir.

 

Micheline Lapointe-Binette revoit son père, chanteur d’opéra, qui exerçait son art à la chapelle. Même maintenant, ça lui fait quelque chose quand elle passe devant cet édifice qui n’a pourtant plus de vocation religieuse.

 

L’art a sa place dans l’histoire

La jeune génération a trouvé sa place dans cette exposition. Le mardi 7 mai, vingt élèves de 5e et 6e années de l’école des Hauteurs ont été sélectionnés pour participer à un atelier de dessin à la bibliothèque sous la férule (douce et attentive, rien à voir avec l’approche d’antan!) de l’artiste peintre hippolytoise Pascale Dupré. Ils se sont inspirés des bâtiments d’époque pour créer leur propre monde d’autrefois. Leurs dessins sont exposés sur l’un des murs de la section enfants de la bibliothèque.

 

Le moment le plus festif de la soirée de vernissage reste la remise des photos réalisées par la photographe hippolytoise Julie Brazeau le 4 mai. À la fin du rallye historique au village, les participants étaient invités à se costumer en habits d’époque et à poser « en famille », comme le voulait la tradition. Julie a immortalisé soixante familles. Avec un traitement adéquat, elle a transformé ces photos numériques en vieux clichés. Surprise et exclamations, la joie des « habitants » était manifeste lorsqu’ils recevaient ce soir-là une copie de leur « photo d’antan » dont le style s’harmonisera parfaitement avec celui des images de leurs aïeux. Ces photographies sont aussi projetées en mode diaporama. Ainsi les familles hippolytoises d’aujourd’hui ont intégré, du moins officieusement, l’histoire de Saint-Hippolyte. Ne dit-on pas que l’habit fait le moine ?