Recevoir une fleur qui se donne et reste belle
De provenance lointaine cœur précis du réel
Plus loin encor de nombreux secrets se révèlent
Au jour naissant, les fleurs deviennent immortelles.
*du poème De provenance continuelle extrait du recueil de Jean-Pierre Fabien Je pars te découvrir.
C’était un séjour fascinant. Nous étions au parc de la Gaspésie à faire de la randonnée pédestre là où les montagnes sont hautes et parfois perdues dans les nuages. Le mont Ernest-Laforce est une excursion agréable, pas trop exigeante, mais qui offre un coup d’œil saisissant sur les sommets tout autour : mont Albert, mont Jacques-Cartier, mont Richardson, mont Xalibu et j’en passe. Le long du chemin, on s’arrête de temps en temps pour observer le paysage.
Une Composée nommée immortelle
Ce qui m’a particulièrement plu à cet endroit, c’est que lors de la montée, nous n’étions pas en forêt à l’ombre des conifères. Nous longions plutôt une lande herbeuse, une prairie où croissaient quelques arbres épars, permettant ainsi au soleil de luire librement. Les plantes poussant tout près du sentier étaient en fleurs et offraient un splendide coup d’œil. Parmi ces espèces, il y avait des épilobes, des quatre-temps en fruits, des fougères, mais surtout des plantes de la famille des Composées telles que des verges d’or, des asters et bon nombre d’Anaphales marguerites appelées communément des immortelles. Si on regarde de plus près cette plante, la tige, qui peut atteindre un mètre de hauteur, est laineuse tout comme le dessous des feuilles. Ces feuilles sont disposées tout au long de la tige et ne sont pas dentées, mais entières.
Des fleurs visitées par nombre d’insectes
Ce qui suscite l’admiration, ce sont ces bouquets de fleurs au pourtour blanc et au centre jaune doré. Ce sont des bractées blanches et sèches qui forment le cadre extérieur tandis que les parties fertiles de la fleur se trouvent au centre. Comme ces fleurs ne semblent jamais se faner, on a bien fait de les nommer des immortelles. Lors de notre voyage en Gaspésie, les fleurs étaient constamment visitées par des insectes ailés. Ce sont eux qui assurent la pollinisation tout en étant attirés par le nectar qui est produit par les fleurs. Il est intéressant de noter que les poils et la laine présents sur la plante empêcheraient d’autres insectes comme la fourmi de se rendre au précieux nectar.
Précieux bouquet
Il m’arrive de cueillir quelques plants d’Anaphales marguerites pour constituer un bouquet. Je les cueille en me promenant le long d’un chemin ou tout près de la maison. On peut suspendre le bouquet la tête en bas afin que la plante sèche comme il se doit. La plante gardera sa forme longiligne et pourra devenir un centre de table naturel pendant que le creux de l’automne s’installera tranquillement.
