Les suggestions d’activités ne manquent pas en cette période de confinement. Est-ce que vivre à Saint-Hippolyte est un avantage par les temps qui courent ? Oui ! Les Hippolytois ont la chance de vivre dans une ambiance belle et naturelle comme le dit si bien la devise de la municipalité. Lorsqu’on sort de la maison, on est accueilli par la végétation qui nous entoure.
Regarder
On a déjà vu tout ce qui nous encadre mais a-t-on déjà regardé ? Voir est un acte passif qui veut simplement dire percevoir par la vue. Lorsqu’on voit, on ne fait pas particulièrement attention à ce qui nous entoure. Mais regarder est un acte actif. Regarder requiert une intention et une volonté. On est attentif à ce que l’on voit.
Quand on affûte notre regard, on découvre des merveilles insoupçonnées. La nature est un miracle renouvelé, surtout au printemps. A-t-on déjà pris le temps d’observer tous les détails de sa renaissance? Connaissons-nous les arbres, les arbustes et les plantes qui se sont établis sur notre pré carré1 ? Avons-nous observé les bourgeons, la naissance des feuilles ? Et les fleurs qui y poussent, connaissons-nous leur cycle de vie ? Les amateurs de jardins auront déjà bien regardé les plantes ornementales qu’ils ont eux-mêmes plantées. Mais il y a sur nos lopins de terre de très nombreuses espèces indigènes qui n’ont jamais eu droit à notre attention.
En cette période d’isolement, on peut prendre le temps de vraiment observer toutes les composantes du règne végétal qui sont à notre portée. C’est une activité qui peut s’avérer contemplative ou même ludique, si l’on en fait un jeu-découverte avec les enfants. Pourquoi ne pas leur proposer de réaliser un herbier ? On se surprendra à ne pas reconnaître tel arbuste, à avoir des doutes sur l’appellation d’une plante. Il y a de nombreux sites sur internet qui peuvent nous aider dans nos recherches d’identification dont celui du Comité régional de la protection des falaises.2
On peut dresser un inventaire de ce qu’on trouve, prendre des photos. C’est le moment idéal pour faire de la macrophotographie. On a vu une fleur de quelques centimètres au sol. On l’observe ensuite sur notre écran en mode zoom. C’est incroyable ce que l’agrandissement peut nous révéler. On découvre une beauté et une complexité que l’on n’aurait pas soupçonnées à l’oeil nu. N’oublions pas d’ajouter à notre liste les champignons et les mousses dont certaines variétés commencent à apparaître dès la mi-avril. En fait, on en a pour des jours entiers si on veut identifier tous les éléments du règne végétal qui vivent à nos côtés.
Les représentants du règne animal déploient eux aussi une belle effervescence printanière. Ce ne sont pas que les papillons qui doivent retenir notre attention. Le monde des insectes est prodigieux de formes et de couleurs.
Relevons un peu la tête et dirigeons notre regard vers le ciel. Les oiseaux migrateurs sont revenus. Le printemps étant la saison des amours, on assiste à des parades amoureuses enflammées de la part des mâles.
L’ornithologie, qui passionne déjà de nombreux Hippolytois, est aussi une activité extérieure qui peut se pratiquer sans se déplacer. Si on souhaite voir les oiseaux de plus près, des mangeoires3 feront fondre leur timidité. Ici encore, si on ne sait pas à qui on a affaire, des sites internet nous permettent d’identifier les oiseaux à partir de leur couleur et de leur forme, comme Initiation aux oiseaux du Québec par la couleur.4 On peut également s’intéresser à leurs cris et à leurs chants. Ainsi sans les voir, on saura détecter leur présence.
Nous avons la chance de ne pas être affectés par la pollution lumineuse. Par temps clair le soir venu, l’immensité de la voûte céleste s’étale devant nos yeux. Il y a là tout un univers à découvrir.
On peut profiter de tous ces éléments de la nature de bien des façons. On peut les regarder simplement pour apprécier leur beauté et leur variété. Il n’est pas indispensable de les identifier. Mais on peut aussi les regarder avec curiosité et le goût de la découverte. On peut les regarder et s’en inspirer pour un travail artistique, par exemple la photographie numérique qui nous permettra ensuite de les recomposer à l’envie. On peut même les regarder avec une interrogation philosophique et, peut-être, y trouver des réponses à nos questions existentielles.
Des gestes pour l’environnement
On profite de notre minutieux tour du propriétaire pour débusquer les plantes envahissantes qui ont pris racine dans sous le sol. Les plantes exotiques envahissantes qu’on ne doit pas transporter et transplanter sont signalées dans la brochure Cet été je surveille mon jardin…5 On y indique aussi comment on peut en disposer.
En ville, se promener en respectant une distance salutaire n’est pas évident. Ici on peut se balader dans les rues sans souci. La blanche couche de neige qui nous donnait l’illusion d’une nature bien nette s’est dissipée. On découvre en dessous des tas de déchets jetés par des inconscients. Certains n’ont pas encore compris qu’on ne se débarrasse pas des contenants de breuvage et de nourriture rapide consommés dans un véhicule, en les jetant par la fenêtre de la voiture. D’autres vident leurs cendriers d’auto de la même façon. Pourtant, les mégots de cigarettes, fabriqués en acétate de cellulose, sont toxiques pour l’environnement. C’est un type de plastique qui prend au moins 10 ans pour se dégrader complètement.
Dès lors, lorsqu’on fait des promenades, pourquoi ne pas se munir d’un sac noir et en profiter pour ramasser les déchets que l’on voit aux abords de nos rues? Si notre état de santé ne nous permet pas de nous pencher fréquemment, on peut se procurer une pique ou une pince à déchets.6 On pourra embrocher les ordures, les déposer hors des fossés sur l’accotement. Cela facilitera le travail d’un autre marcheur qui, lui, pourra s’en saisir plus facilement.
Un regard neuf
On s’est installé ici à Saint-Hippolyte pour toute cette nature qui nous enveloppe. Mais a-t-on jamais pris le temps d’en profiter pleinement ? Cette crise ralentit notre rythme de vie habituel. Elle peut nous permettre de développer de nouveaux intérêts et de découvrir de nouvelles passions. Quant à nos efforts pour l’environnement, ils seront une contribution au bien-être de notre collectivité.
1 Pré-carré :désigne normalement un endroit protégé par des forteresses. Ici utilisé au figuré, dans le sens d’un endroit soustrait à la pandémie
2 CRPF – http://www.parcdesfalaises.ca/index.php/la-flore-du-massif/#principale
3 Pour fabriquer facilement une mangeoire maison: Mangeoire écologique – https://www.facebook.com/MunicipaliteSaintHippolyte/
5 http://www.grobec.org/pdf/action/fiche_surveillez_votre_jardin.pdf
6 Certaines piques et pinces sont disponibles en ligne à des prix très abordables