C’est dans l’enceinte d’un parc zoologique que j’ai pu observer dans ma vie des Flamants roses. C’était à l’intérieur du parc Busch Gardens, situé en retrait de la ville de Tampa, que j’ai pu les voir de près. Ces oiseaux d’eau sont impressionnants par leur couleur et leur dimension. Ils sont rose foncé ou plus pâles et peuvent atteindre près de 1,20 m de taille tandis que leur envergure dépasse 1,5 m. Il n’y a qu’un endroit aux États-Unis où l’on peut observer cette espèce à l’état sauvage. C’est à Florida Bay, un endroit qui fait partie du parc national des Everglades. Les oiseaux qui s’y rendent n’y nichent pas. Ils viennent donc d’ailleurs.

 

Ria Celestun

Dans l’hémisphère nord-américain, les populations de Flamants roses sont aussi présentes à Cuba, dans les Bahamas ou bien au Mexique. Jetons un coup d’œil sur ce représentant de la famille des Phœnicoptéridés, qui appartient à l’espèce Phoenicopterus ruber. Ma collègue Diane Couët, qui illustre mes chroniques depuis des lunes, vient de passer deux semaines dans la péninsule du Yucatan, au Mexique. Une des excursions qu’elle a choisi de faire durant son séjour fut de visiter une Réserve mondiale de la Biosphère qui se nomme Ria Celestun. Cet endroit est une sorte de grande lagune qui est bordée de mangroves, arbres qui poussent les racines dans l’eau.

 

Dans cette réserve, l’eau y est surtout salée, mais à certains endroits, des sources d’eau douce alimentent aussi le réseau hydrique. Cette enclave ne communique pas avec la mer de l’autre côté de la bande de terre. C’est un endroit de prédilection pour des centaines d’oiseaux. Certains spécialistes prétendent que le tiers des oiseaux du Mexique peuvent être vus à cet endroit. Les règles sont strictes. On doit s’y rendre avec un guide expérimenté et le temps d’observation est limité pour ne pas effaroucher la colonie de Flamants roses.

 

Un oiseau grégaire

Ils sont donc là en groupes serrés à entrer leur bec tricolore dans l’eau afin d’y filtrer l’eau et la nourriture. Ce bec, muni de lamelles, agit un peu comme les fanons des rorquals. Leur nourriture de prédilection est constituée de mollusques, d’algues, de crustacés et d’autres organismes aquatiques. C’est en balançant leur bec de gauche à droite qu’ils filtrent l’eau tout en conservant les proies qui deviendront leur nourriture. On pense que la couleur du plumage est accentuée par la nourriture qu’ils ingurgitent. Les petits crustacés comme les artémies pourraient leur donner un plumage rose foncé puisqu’ils contiennent des pigments caroténoïdes. En absence de cette nourriture, les flamants peuvent être blancs ou bien rose pâle.

 

Des pattes roses et palmées

Les pattes sont palmées, roses et très longues. Le cou l’est tout autant. En plein vol, le flamant vole proche de l’eau, le cou déplié. C’est aussi lorsqu’il vole que l’on peut remarquer les plumes sous-alaires qui sont noires.

 

Un nid en forme de monticule

La saison de nidification se déroule de novembre à avril. L’oiseau confectionne son nid avec de la boue, des brindilles et des herbes aquatiques. Le tout est transporté dans son bec et pétri par ses pattes. Les couples sont formés pour la vie et le mâle aide la femelle pour la préparation du nid. Une fois terminé, il ressemble à une sorte de monticule construit au sol. Un seul œuf blanc y sera déposé. La hauteur du nid varie de 10 à 50 cm. Lorsque l’élevage du jeune sera complété, ce dernier aura un plumage grisâtre et aucune couleur rosée. Il lui faudra trois ans avant de se parer du plumage adulte aux teintes si impressionnantes. Avec leur bec particulier, leur couleur rosée et leur silhouette caractéristique, les Flamants roses sont probablement les oiseaux les plus facilement reconnaissables et identifiables sur notre planète.