Critique de BD


Depuis que je travaille à la bibliothèque de Saint-Hippolyte, j’ai pu constater que le monde de la bande dessinée est méconnu de la plupart des usagers. Beaucoup croient qu’il se limite aux Astérix et Tintin, mais sans vouloir enlever quoi que ce soit à ces derniers il y a aujourd’hui tout un monde à découvrir, en particulier dans la BD pour adulte.

 

Pour cette première chronique, je vais vous faire découvrir un roman graphique québécois : La femme aux cartes postales. Sorti en 2016, il est l’œuvre du dessinateur Jean-Paul Eid, qui s’est fait connaître à partir des années 80 avec son personnage Jérôme Bigras, créé lors de sa collaboration au magazine CROC, ainsi que de l’auteur Claude Paiement, plus connu pour l’écriture de pièces de théâtre.

 

C’est l’histoire de Rose, alias Rosie Rainbow, qui quitte sa Gaspésie natale pour réaliser son rêve : devenir chanteuse dans les cabarets jazz de Montréal. Campée dans les années 50 et 60, l’histoire bénéficie d’une reconstitution d’époque détaillée qui permettra sans doute aux lecteurs qui ont vécu cette période d’y reconnaître plusieurs clins d’œil (magasins, marques, voitures…). En parallèle de l’histoire principale, nous suivons également au début des années 2000, le personnage de Victor Weiss, un orphelin à la recherche de ses origines. L’histoire est une fiction, mais l’auteur s’est amusé à y intégrer des faits et des personnages historiques. L’intrigue est bien ficelée et nous garde en haleine jusqu’à la fin.

 

Jean-Paul Eid, qui nous avait habitué à une esthétique plus cartoon, nous arrive ici avec un style réaliste auquel il vaut la peine de s’attarder, car à chaque page on peut découvrir des détails qui nous font réaliser l’ampleur du travail de recherche effectué. Le choix de garder les dessins en tons de gris nous permet d’apprécier sa grande maitrise des effets d’ombre et de lumière.

 

C’est une œuvre de grande qualité qui plaira aux connaisseurs, mais qui est également une belle porte d’entrée vers le monde de la BD d’aujourd’hui. En finissant, n’hésitez pas à me demander conseil à la bibliothèque, je suis certain de pouvoir trouver une BD à votre goût.