Nous avons souvent tendance à voir le temps comme un ennemi qui nous empêche de faire ce que nous voudrions accomplir. Comme si le temps était quelque chose de tangible, que l’on peut posséder, saisir, ou observer.
On dit alors des phrases comme :
« Je n’ai pas eu le temps. »
« Le temps me manque. »
« Il faut prendre le temps. »
« Je vais gagner du temps. »
Au fond, le temps est impalpable, il n’existe pas au sens propre du terme. Et pourtant, en matérialisant le temps, on a créé des peurs. Comment apprivoiser ces peurs et faire du temps notre allié ?
Le temps et la peur
Voici quelques-unes des peurs reliées au temps :
- la peur de perdre son temps,
- la peur de vieillir,
- la peur d’oublier (ou de toujours se rappeler…),
- la peur de manquer de temps.
Toutes ces peurs découlent du fait que le temps est vu comme un adversaire qu’il faut combattre, et contre lequel nous devons nous défendre.
Examinons la peur de perdre notre temps. Ce que nous avons peur de perdre en général, c’est ce qui est rare, ce qui a de la valeur à nos yeux, ce qui est irremplaçable. C’est totalement vrai pour le temps : il est précieux, car c’est la seule chose qu’on ne peut pas changer. Il s’écoule, implacable, sans jamais regarder en arrière. Au fait, qu’est-ce que le temps ? J’aime cette définition du Larousse : « Mouvement ininterrompu par lequel le présent devient le passé, considéré souvent comme une force agissant sur le monde, sur les êtres. »
Comment faire jouer le temps en notre faveur ?
Alors, si au lieu de voir cette force comme un ennemi, nous l’utilisions à notre avantage ? En profitant au maximum de ce que le temps nous offre. Si le présent devient le passé, alors ce que nous ferons de ce temps nous apportera des bienfaits sur deux niveaux : d’abord, au présent, nous vivrons des expériences magiques, des moments heureux. Ensuite, ces instants deviendront, dans le passé, des souvenirs inoubliables que nous pourrons revivre lors de périodes plus difficiles. C’est en faisant ce qui nous fait vibrer, ce qui nous fait sourire, ce qui nous fait du bien que nous tirons profit du temps.
Voici une citation qui illustre parfaitement ce que je veux dire : « Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire ». Steve Jobs, Stanford University, 2005.
Faire confiance à notre cœur
En y réfléchissant bien, de quoi avons-nous vraiment peur ? Du présent. Combien de fois me suis-je retrouvée avec un peu de temps devant moi, à angoisser en me demandant ce que je devrais faire; à penser à toute la liste de choses à accomplir; à ne pas savoir quoi choisir; et finalement, à ne rien faire et culpabiliser. En fait, j’ai tellement peur de mal utiliser le temps à ma disposition que j’oublie simplement de vivre le moment qui se présente. Alors, comment faire du temps notre allié pour nous sentir en paix avec nos choix ? Je crois que la réponse est de simplement nous faire confiance. Suivre notre cœur, le plus souvent possible. Parce que si nous nous sentons bien, nous sommes au bon endroit, et nous faisons le bon choix pour nous. Tout simplement.
Cessons de fonctionner sous la pensée du « il faut que ». Ce régime encourage les peurs qui découlent du temps. De plus, si nous faisons quelque chose « parce qu’il le faut », notre esprit et notre cœur sont ailleurs, et notre attention n’est pas totalement tournée vers cette activité. Cela peut amener encore plus de culpabilité, et le sentiment que nous aurions pu faire mieux. Alors que si nous faisons quelque chose parce que nous avons envie de le faire, nous sommes là, maintenant, cette action nous absorbe, nous y prenons plaisir, nous pouvons vivre pleinement chaque situation et nous devenons beaucoup plus efficaces.
Par exemple, si j’ai un travail à terminer, mais que mon cœur me dit : « va marcher »; en résistant à ce que veut mon cœur, je ne suis pas pleinement concentrée. Je pense à ma promenade, combien il fait beau, que le soleil sera peut-être parti lorsque j’aurai terminé, etc. Cependant, si je prends vingt minutes pour aller marcher et que je respire l’odeur de la nature, je me sens bien, heureuse, et à mon retour je suis beaucoup plus disposée à terminer ma tâche.
En résumé
Prenons le temps d’écouter notre petite voix. Elle sait ce dont notre cœur et notre âme ont besoin EN CE MOMENT. Profitons de chacun de ces instants, et le temps deviendra notre allié.