« Elles sont comme neuves! », se sont exclamées les personnes, dimanche 16 août, devant les statues maintenant restaurées et colorées sur l’autel du cimetière. Plusieurs allaient alors au cimetière pour déposer une fleur sur leur concession familiale après la cérémonie de commémoration des défunts. Ils ont aussi constaté que l’autel lui-même, sa croix et son Christ brisés durant l’hiver dernier, avait été réparé!
Peur de vandalisme
« Non, les bris constatés n’étaient pas dus au vandalisme, affirme Gilles Ducharme, administrateur de la Fabrique, grand bénévole et responsable du cimetière. Au printemps, plusieurs citoyens nous ont avertis rapidement de la situation, la police ayant même été appelée! Mais malheureusement, le temps en était la cause ». Comme l’explique monsieur Ducharme, ces lieux et leurs contenus ont besoin d’un entretien continuel. Cela est dû au type de ciment utilisé à l’époque de leur création. Aujourd’hui, avec l’avancement de la recherche, on peut utiliser des matériaux plus résistants et même y ajouter des additifs qui prolongent la durabilité du ciment. Et, pour ce qui est des statues, il faut d’abord appliquer un apprêt noir afin que la nouvelle peinture puisse mieux adhérer.
Jardin de mémoire et de « beautés » depuis 50 ans
Un cimetière, ce « jardin de mémoire », comme le souligne Michel Lessard, historien de l’art et du patrimoine funéraire 1 sont aussi aujourd’hui des « jardins d’art et d’histoire […] et on les visite, on y flâne y appréciant la quiétude qui y règne ». L’histoire nous montre que ce cimetière a vécu plusieurs transformations durant les 150 dernières années et plus de son existence. L’autel, aujourd’hui rénové, avait été installé en 1970 en même temps que les douze stèles du Calvaire offertes comme monuments funéraires aux familles. La nouvelle croix, plus robuste, remplace celle brisée et la statue du Christ y est aujourd’hui encore mieux ancrée. De chaque côté de la croix, Marie, mère de Jésus, couverte aujourd’hui d’un manteau bleu azur est encore plus résolue à donner son fils pour tous et Jean, au vêtement plus sombre, manifeste encore plus sa désolation.
Élan de positif… même au cimetière
« C’est l’année du renouveau… lance Gilles Ducharme. J’ignore pourquoi tout s’enligne si allègrement, mais, partout sur notre route d’administrateur de la Fabrique, nous récoltons du positif! » Ce dernier explique qu’une subvention substantielle du Conseil du Patrimoine religieux pour la rénovation de la toiture de l’église a été accordée, qu’ils ont obtenu l’appui du maire Bruno Laroche pour la campagne de financement et, que des artisans se sont offerts pour la réparation de la croix et de plusieurs statues au cimetière et ailleurs.« Comme on dit, la Providence veille sur nous! »
Michel Balthazar et Serge Richer, à l’œuvre
C’est avec plaisir et complicité, comme on peut le constater, que les deux maîtres d’œuvre de la restauration de la croix ont travaillé. Michel Balthazar, maître-charpentier possède la compagnie Rénovations MBJ depuis quelques années et est bien connu et apprécié de Gilles Ducharme. À son dire, il est aussi habile dans la rénovation domiciliaire que dans la construction de maisons neuves. Selon Serge Richer, fossoyeur attitré au cimetière et qui, depuis quelques années, a pris la relève de son père Gilles qui l’a été durant plus de 60 ans, « à deux, nous avons fait une joyeuse équipe du tonnerre, lors de cette réparation. » Leur complicité est visible!
Yves Lusignan et Valérie Brissette
« C’est par un pur hasard aussi qu’Yves Lusignan est arrivé sur notre route et s’est offert pour la réparation des statues, souligne Gilles Ducharme. Il est venu me rencontrer pour régler l’entretien de la concession de sa famille au cimetière. Voyant sur le monument familial la statue brisée de Marie, il l’a ramassé pour la réparer. Curieux, je lui ai demandé s’il était habile pour le faire. Il m’a répondu que c’était même sa spécialité de réparer les choses : de la carrosserie, aux vieilles maisons. Au début des années 1995, il a rénové la vieille maison d’Albert Ward, chemin du lac Connelly qu’il venait d’hériter de son père décédé. Yves Lusignant s’est associé pour cette restauration avec Valérie Brissette, cadre à la cuisine de l’Auberge du lac Morency et qui est aussi, une artisane de la couleur. Comme on le constate, les résultats sont éclatants de lumière!
1 Michel Lessard, Magasine Continuité, Blogue, 4 octobre 2017.