Le 23 avril, le Théâtre Gilles-Vigneault présentait une fabuleuse production avec C’est si bon… En spectacle avec nul autre que Claude Saucier comme maître de cérémonie. Les années 40 et 50 furent mises à l’honneur et bonifiées par les prestations remarquables offertes par les artistes présents. Afin de se remémorer ces belles mélodies, imaginons le temps d’une soirée que nous sommes invités à l’un de ces Ballrooms. Là où, dans une luxueuse salle de réception, la musique nous interpelle et nous invite à danser.

 

Initiation au swing

Afin de bien s’imprégner de l’ambiance musicale, dès 18 heures 30, des participants ont pu profiter d’une séance d’initiation au swing, cette danse énergique qui a fait son apparition vers la fin des années 20. Pour l’occasion, la mezzanine du TGV s’est transformée en salle de danse afin de mettre en pratique les pas de base pour certains. Grâce à Swing Laurentides et aux démonstrations de Stéphane Lalonde, coordinateur, et de Pascale Therreault, sa partenaire, les gens présents ont pu bénéficier de l’expertise de ces danseurs. Leur complicité combinée à une générosité envers les participants a su faire tomber les réticences de certains à s’exécuter. En partenariat avec le théâtre et avec l’expertise de Stéphane et Pascale, plusieurs personnes ont pu entrer dans la danse avec joie. Pour découvrir leur site, on visite : www.swinglaurentides.com.

 

Place à C’est si bon… En spectacle!

Ce spectacle Signature, des Productions Martin Leclerc, nous offre un voyage musical des plus mémorables. Claude Saucier, qui assure l’animation de la populaire émission radiophonique C’est si bon diffusée sur Ici Musique, fut notre maître présentateur ce soir-là. Kim Richardson et Marc Hervieux, accompagnés d’un grand orchestre de 18 musiciens sous la direction du fabuleux Ron Di Lauro, ont contribué à rendre cette présentation des plus remarquables. L’ambiance des salles de danse et les inoubliables mélodies de ces années charnières, où les Glenn Miller, Harry James, Tommy Dorsey, Frank Sinatra et Dean Martin étaient à la mode, revivront ce soir en quelque sorte dans une mise en scène signée Joël Legendre.

 

Claude Saucier se présente à nous et après quelques anecdotes, il nous demande, avant que le rideau ne se lève derrière lui, de nous imaginer à Harlem en 1938. À cet instant, les premières notes de Sway, mises en valeur par la voix chaude de Marc Hervieux, nous transportent en ce lieu. Quelques objets, un poste radio, un fauteuil, un tourne-disque ou un micro décoratif sur la scène nous rappellent cette belle époque pas si lointaine. Kim Richardson vient joindre sa magnifique voix à celle de Marc afin de nous interpréter Who’s Sorry Now, et quand elle poursuit avec Night and Day, on peut apprécier toute sa richesse vocale. L’orchestre entame Begin the Beguine et un couple de danseurs vient ajouter de la beauté au rythme de leurs pas. En écoutant La mer (Beyond the Sea) interprété par Marc, on se laisse bercer par cette douce mélodie, écrite par Charles Trenet en 1943. Les deux chanteurs nous offrent un medley d’extraits de différents morceaux de valses lentes. À titre d’exemple, quand les premières notes de The Tennessee Waltz se font entendre, une pluie d’étoiles apparaît derrière l’orchestre, ajoutant du merveilleux à ce qui l’est déjà. Quand les musiciens nous offrent Fascination, le public est ravi d’être le témoin auditif de cette beauté musicale.

 

Le charme de la musique et plus encore

L’animateur Claude Saucier apporte un lot d’informations fort intéressant entre les prestations. Il nous relate des faits marquants en lien avec les compositions que nous avons pu entendre ce soir-là. En nous révélant les origines ou les raisons d’une chanson ou de son auteur, on peut ainsi mieux en apprécier certains côtés lors de son interprétation. C’est un plaisir d’entendre Marc nous chanter I Love Paris, popularisé par le regretté Frank Sinatra et Kim qui poursuit avec Cheek to Cheek. Le Maestro Ron Di Lauro nous charme en interprétant un extrait à la trompette. Quel beau moment! L’ensemble musical poursuit avec Tea for Two, et les danseurs Chloé et Yannick reviennent nous éblouir avec un cha-cha-cha digne de ce nom. Derrière les musiciens, le rideau jonché d’étoiles revêt un ton de bleu pour Blue Moon que Kim nous offre de sa voix céleste. Le chef d’orchestre Ron Di Lauro nous présente avec une fierté justifiée ses musiciens, de véritables virtuoses qui l’accompagnent pour ce grand concert.

 

Un pur bonheur à entendre

Si Frank Sinatra nous chantait Fly Me to the Moon, c’est Marc Hervieux qui nous l’offre avec un bonheur évident et la salle complice bat la cadence. Avec Cherry Pink and Apple Blossom White, l’orchestre nous séduit à nouveau, mais quand le Maestro Di Lauro reprend sa trompette aux refrains, il nous livre une performance des plus renversantes. Par la suite, les chanteurs se partagent à tour de rôle des extraits de certains grands succès tels que Smile, Crazy, etc. L’orchestre nous enchante avec I Left my Heart in San Francisco, qui fut écrite en 1953 et qui devint une chanson phare pour l’inoubliable Tony Bennett. Durant les années 30, c’est la pianiste mexicaine Consuelo Velazquez qui a écrit et composé l’inoubliable Besame Mucho, qui figure parmi les succès qui furent le plus repris durant le XXe siècle. Les plus grands ténors tels que Bocelli, Pavarotti et plusieurs autres l’ont chanté, mais ce soir, il revient à Marc Hervieux, notre ténor apprécié de tous, de l’interpréter en espagnol, la langue d’origine.

 

Une finale peu banale

Afin de conclure cette présentation de haut niveau, l’orchestre joue Sing Sing Sing qui fut enregistré en 1937. Les musiciens nous épatent, tout comme les danseurs qui reviennent nous livrer toute une performance avec ce swing des plus enlevants. Mais le public en redemande et après deux ovations, l’orchestre revient avec In the Mood, « un succès planétaire qui fut enregistré autour des années 40 et adapté pour Glenn Miller et son Big Band », nous mentionne Claude Saucier. À l’image de ce dernier titre, l’ambiance était à son meilleur et à entendre cette prestation combler nos oreilles, l’envie que les sièges soient éjectables afin de suivre le rythme se faisait bien ressentir! Les nœuds papillon, les habits et robes de soirée, le décor scintillant, mais par-dessus tout le talent immense de ces artistes et de l’ensemble musical dirigé de main de maître auront fait que « c’était si bon » de voir ce spectacle.

 

Pour infos : www.theatregilles-vigneault.com

Crédit photo : Courtoisie