On peut affirmer que pour beaucoup d’Hippolytois, notre invisible indispensable à découvrir ce mois-ci, a été plus que jamais «indispensable» durant les derniers temps et encore moins «visible», derrière son plexiglass arc-en-ciel, ÇA VA BIEN ALLER !
Ce n’est pas parce qu’il s’est caché ! Il était au poste avec son équipe, presque 17 heures par jour, sept jours par semaine. Rythme qu’il tient déjà bon depuis 32 ans pour répondre aux besoins de ceux qui, plus rapidement et plus souvent actuellement, viennent chercher ce dont ils ont besoins, sans plus s’attarder. Plus d’une fois, ces derniers, il a vu heureux ce qu’ils avaient trouvé ! «Vous avez exactement ce que je cherchais, partageaient-ils alors, sourire aux lèvres. Je n’ai pas besoin d’aller virer en ville pour le trouver, Dieu merci !»
COVID vécu derrière un plexiglass
«Nous n‘avons jamais fermé !, partage avec fierté celui qui vit cette pandémie où souvent comme les membres de son équipe, protégés d’un plexiglass où il est écrit au-dessus de son arc-en-ciel dessiné : « Ça va bien aller». Moqueur, notre personne à découvrir, pourrait parfois ajouter, «vite!» Faisant allusion au peu de temps, actuellement que restent les gens devant lui. «Cette pandémie a changé les relations entre les humains. Avant, plusieurs entraient dans l’établissement, prenaient du temps pour nous saluer, pour échanger, puis, ils vadrouillaient entre les allées, s’informaient des nouveautés, des produits entendus et qu’ils veulent se procurer. Puis, en payant, ils échangeaient des nouvelles, avec nous, avec d’autres sur le balcon extérieur. Maintenant, tout se passe vite. Il y a comme un climat de peurs, d’incertitude, de l’autre, de ses mains, de sa respiration. On fait vire de peur de…? Moi et mon équipe, ne cessons pas pourtant de les accueillir avec un large sourire et, désireux de répondre à leurs besoins.»
Servir et aider les autres, avec un sourire
«Malgré mon nom de famille connu à Saint-Hippolyte, nous dit notre invité, je suis natif de Mont-Rolland. J’avais 23 ans, lorsque je suis arrivé ici, en 1988. Je connaissais à fond mon métier. Dès l’âge de 10 ans, j’ai travaillé pour gagner des sous : tondre des pelouses, pelleter des entrées, l’hiver. De 15 à 23 ans, j’ai travaillé au marché Chèvrefils de Sainte-Adèle. À temps partiel durant mes études et à temps plein, après. J’ai touché à tout : emballeur, homme de ménage, commis aux fruits et légumes, aux conserves, à la bière, enfin tout ce que comporte un commerce d’alimentation. Durant toutes ces années, j’ai appris beaucoup !»
Patron à 23 ans
« Ça peut paraître drôle, poursuit-il, mais moi, depuis que je suis petit, je voulais être patron comme mes oncles. Le commerce, on connaît ça dans ma famille : mon oncle Bernard tenait l’épicerie Denise, de Mont-Rolland. Un autre avait une boulangerie à St-Donat et, un autre, dirigeait 300 employés dans une boulangerie à Acton Vale. Je les voyais aller et raconter ce qu’ils faisaient et je me disais qu’un jour, j’allais moi aussi faire comme eux. C’est pour cela que conseiller par un agent d’immeubles, je me suis installé à Saint-Hippolyte. Quand je suis arrivé ici, je ne connaissais pas beaucoup de monde. Maintenant, je peux dire que beaucoup m’interpellent par mon prénom mais, moi, j’avoue que j’ai de la misère à retenir tous les leurs. Vous savez, ils sont nombreux, des centaines… même je peux dire plus d’un millier!
J’aime la nouveauté
« Il y avait beaucoup à faire dans ma business et je peux dire que depuis 32 ans, j’ai toujours progressé dans tout ce que j’ai fait. Quand vous allez découvrir qui je suis et de quel lieu il est question, je suis persuadé que vous allez dire, vous aussi, que tout autour de moi à changer. Même mon look, penserez-vous ! Vous avez raison ! Pas sûr, si je vous montrais une photo de moi à 23 ans, que vous me reconnaîtriez ? J’avais un look comme on dit : clean. J’avais appris d’être comme cela dans mon métier. C’est aussi comme l’endroit dont on parle. C’est un bâtiment qui a sûrement plus de 90 ans et qui, avec les années a connu beaucoup de transformations. Lorsque la vocation changeait, la situation des portes et des fenêtres changeait. Avant on pouvait, aussi, vivre et coucher dans cet espace, maintenant ce serait impossible de trouver même un petit coin pour y placer un lit, tellement il est plein !
Microbrasserie, dernière fierté !
« Voilà peut-être, une information qui va vous mettre sur la piste. Savez-vous que je me fais un point d’honneur d’avoir et de connaitre une grande panoplie de bières québécoises de microbrasseries. J’en ai un mur plein et même que l’ancienne toilette, caché tout en fond, est en fait un réfrigérateur, bien garni. C’est ma dernière fierté et je suis heureux lorsque quelqu’un me demande si j’ai tel ou tel bière et que je peux lui en offrir ! Voilà, je ne vous en dis pas plus ! À vous de me découvrir et j’ai hâte de vous saluer !
Avez-vous découvert l’invisible indispensable ?
« 32 ans derrière un comptoir de dépanneur, nous change physiquement, raconte avec humour Michel Richer, notre vedette invisible (mais à la silhouette remarquable!) et au service indispensable, du mois de juillet 2020.
Lorsque je suis arrivé à Saint-Hippolyte, en 1988 à 23 ans, j’avais un look comme on dit : clean. C’était mon look de commis au marché Chrèvrefils de Sainte-Adèle. J’y ai travaillé, de 15 à 23 ans, à temps partiel durant mes études et à temps plein, après. J’ai touché à tout : emballeur, homme de ménage, commis aux fruits et légumes, aux conserves, à la bière, enfin tout ce que comporte un commerce d’alimentation. Durant toutes ces années, j’ai appris beaucoup !»
« Le commerce en alimentation est une affaire de famille», ajoute Louise Lépine, conjointe de Michel depuis 2004. En effet, Michel a grandi tout près de l’épicerie Denise (Marché Mont-Rolland) en bas du plateau de Mont-Rolland, tenu par son oncle Bernard Richer. Un autre de ses oncles est impliqué à la Boulangerie du Village, à St-Donat et un autre, à la Pâtisserie Gaudet d’Acton Vale où travaillent 300 employés. «Sans jamais avoir travaillé avec eux, j’ai appris lors des rencontres de familles. Cela m’a donné le goût de faire comme eux. Ce qui fait qu’à 23 ans, avec l’argent économisé depuis l’âge de 10 ans où, déjà, je travaillais à tondre les pelouses des voisins, j’avais un but en tête, avoir moi aussi mon propre commerce. C’est par l’entremise d’un agent d’immeubles que j’ai acquis le Marché du coin. Ce commerce appartenait alors à Rosaire Gignac.
« Il y avait beaucoup à faire pour rendre cela mon goût. Durant plusieurs années, j’ai logé dans un petit coin du dépanneur. Ma toilette d’autrefois est aujourd’hui la chambre froide des bières de micro-brasserie ! J’étais presque 17 heures par jour derrière le comptoir cela, sept jours par semaine. Les journaux arrivaient au petit matin et, les retraités du coin aimaient venir les chercher, tôt. Chacun avait son petit boniment à me raconter. J’aimais ça. J’ai les connaissais bien et je les ai vu vieillir, tomber malade, puis partir. La vie était moins rapide. Aujourd’hui, plusieurs m’interpellent par mon prénom mais moi, j’avoue que des fois, je ne me rappelle plus le leur. Rien de grave ! Mes commis dont plusieurs sont là depuis plusieurs années, les connaissent eux. C’est ça l’important d’un accueil chaleureux !