Beija Flor est un duo composé de la flûtiste Marie-Noëlle Choquette et du guitariste Charles Hobson. Ils se sont produits à Prévost le 15 octobre dans le cadre des concerts d’Amal’Gamme. Leur spectacle Costas présentait des rythmes latins des côtes atlantiques.
Beija Flor propose ce qu’ils ont appelé de la musique ethnoclassique. Ils font les arrangements de pièces classiques inspirées de folklore musical en y intégrant des techniques instrumentales contemporaines. Pour ce concert, les pièces extraites de leur troisième album, Costas, nous ont fait voyager de l’Amérique du Sud (Brésil, Argentine) à l’Europe (Espagne, Portugal) avec un petit crochet par Cuba.
De la musique en images, en souvenirs et en émotions
Le duo nous a accueillis par ces paroles : « on vous invite à fermer les yeux, à vous imaginer dans un jardin rempli de fleurs de toutes les couleurs. Soudainement un colibri apparaît, volant de fleur en fleur et puisant chacun des nectars. Aujourd’hui nous vous amenons dans un jardin musical fleuri par les cultures latinos. » Bien souvent la musique se met au service d’un autre art. Ici, Marie-Noëlle Choquette enrobe la musique de contes qu’elle livre avec émotion. « À chaque pièce que je joue, a-t-elle déjà raconté, une image m’apparaît, quelque chose de merveilleux s’installe dans ma tête et nourrit mon esprit. »
Charles Hobson, lui, nous raconte pourquoi la pièce Oblivion lui procure encore une très forte émotion. Lors d’un séjour en Argentine, le couple travaillait aux arrangements musicaux de cette œuvre du célèbre Astor Piazzola. On leur a ouvert des portes pour leur permettre de se produire sur scène. D’abord emballé et excité, Charles raconte qu’il s’est soudain rendu compte qu’il allait jouer du Piazzola dans sa ville natale, devant son public, avec leurs arrangements. Il a alors fortement ressenti le syndrome de l’imposteur. Heureusement la réaction enthousiaste des spectateurs a su le rassurer. Cette pièce émouvante et nostalgique a aussi provoqué une levée d’applaudissements à Prévost. Ce fut le temps fort du concert.
Atmosphère
La musique de Beija Flor est lyrique et décontractée lorsqu’ils interprètent du Villa-Lobos. Elle peut être lancinante et languissante lorsqu’elle exprime la tristesse et la solitude. Elle devient mélancolique lorsque le fado s’y faufile. La fête et la joie s’installent lorsqu’ils attaquent Havana Street Parade et Sambamar, inspirés par le carnaval de La Havane et celui de Recife. Quoi de mieux pour apporter un esprit de célébration, d’énergie et de chaleur humaine ?
Conclusion
Beija Flor signifie colibri en portugais brésilien. Littéralement ça se traduit par embrasse fleur. Un oiseau qui se promène de fleur en fleur s’abreuvant un peu par-ci, un peu par-là. À l’instar de l’oiseau-mouche, le duo butine allègrement. Il recueille des musiques de partout dans le monde. Il y puise pour saisir les émotions qui rassemblent. « Tout le monde peut être triste à un moment, explique Charles, mais il y a bien des façons d’exprimer cette émotion. »