Avoir 70 ans au temps du coronavirus

 

On veut protéger les vieux, affirme-t-on!

On n’a plus le droit de sortir, de faire son épicerie, d’aller à la pharmacie!

Ce n’est plus du confinement, c’est de l’enfermement! Et qu’en est-il de notre moral?

 

Nous ne risquerons plus de mourir, mais nous serons si seuls, si déprimés qu’on se demandera peut-être si cela vaut la peine de continuer à vivre ainsi! J’ai vraiment l’impression que, pour nous protéger, nous sommes identifiés comme des mourants au bord d’un précipice et tout à côté d’une tombe qui serait déjà prête à nous accueillir.  Tous les gens de 70 ans et plus ne  vivent pas dans les chsld, nous ne sommes pas tous malades. Je suis gâtée. Je vis en forêt, je peux m’amuser un peu, quand il n’y a pas de neige, à ramasser les feuilles, à nettoyer les endroits où la nature, l’herbe, les fleurs et les feuilles reprendront vie.

Mais je pense à tous ceux qui vivent en appartement, qui regardent le printemps éclore à travers la fenêtre sans avoir le droit de s’y promener, ne serait-ce que pour aller se chercher quelques gâteries au dépanneur du coin.

Je suis d’accord avec bien des recommandations qui viennent de Québec, mais restreindre le droit de sortir pour les 70 ans et plus m’apparaît proche de la autoritarisme. On ne soutient pas le bonheur des vieux ainsi. J’ai soudain l’impression d’être de trop!

Comme l’écrivait sur facebook monsieur Robert Yvon Lavoie, « dans plusieurs ethnies, les vieux sont considérés comme des sages indispensables à l’organisation  sociale. Ici, on les traite comme des imbéciles égoïstes et irresponsables, sans jugeote qu’il faut enfermer à l’asile »

Trop protéger, c’est aussi aliéner, c’est doucement enlever le souffle de vie encore bien haut qui nous anime et éteindre le printemps comme saison de renaissance.