• Accueil
  • >
  • Article
  • >
  • Avec Guylaine Tremblay J’sais pas comment, J’sais pas pourquoi

Avec Guylaine Tremblay J’sais pas comment, J’sais pas pourquoi

         Photo : Julien Faugère et Ronald Labelle

Le 5 novembre, Guylaine Tremblay remplissait la salle du Théâtre Gilles-Vigneault avec son spectacle J’sais pas comment, J’sais pas pourquoi. Ce spectacle est présenté par les Productions Martin Leclerc, la mise en scène porte la signature de Michel Poirier et la direction musicale est de Jean Fernand Girard.

 

En faisant une incursion dans l’univers de l’unique Yvon Deschamps, Guylaine a voulu lui rendre hommage. Elle nous démontre au travers des moments cruciaux de sa vie toute l’admiration qu’elle voue au grand homme.

 

Une reconnaissance unique envers Yvon

Guylaine entre sur scène en interprétant les paroles du monologue Dans ma cour qu’Yvon nous offrait en 1971. On y dit dans le texte « j’aurais dû rester dans ma cour ». Comme il a bien fait ce cher Yvon de sortir de sa cour, car ainsi il nous a offert le plus bel héritage des mots qui restent dans notre mémoire collective avec ses innombrables monologues. Tout au long du spectacle de Guylaine, un écran nous présente Yvon à certains moments de sa vie. Elle nous remercie de l’accompagner dans cette aventure dans laquelle elle veut partager l’admiration qu’elle a pour lui, mais aussi pour reconnaitre que tout ce qu’il a fait pour nous est inestimable.

Photo : Jean-Charles Labarre

Elle poursuit avec La vie est belle une chanson tirée d’un monologue datant de plusieurs années. Encore aujourd’hui les paroles nous font sourire et nous portent à réfléchir tout à la fois comme avec Le Bonheur. Guylaine nous précise qu’elle n’est pas une chanteuse, pourtant on ne peut qu’apprécier sa voix juste et empreinte d’émotions. C’est une artiste dans l’âme et elle nous chante très bien celui pour lequel elle se produit.

 

Des moments charnières en souvenir

Elle nous raconte plusieurs pans de son enfance et entre autres celui où à l’âge de neuf ans elle écrit une lettre à Yvon, son idole. Preuve à l’appui, l’écran nous démontre cette missive où la petite Guylaine y a joint une photo d’elle, en espérant un retour du courrier. Son souhait de faire de la scène l’habite depuis si longtemps, alors en guise de clin d’œil suite à un spectacle qu’elle avait fait devant ses parents, elle nous offre Brésil popularisé par la regrettée Alys Robi. Durant une année scolaire, elle demande à un certain Robert Lepage comment s’inscrire au Conservatoire d’art dramatique de Québec afin de concrétiser son rêve. Avec humour, elle nous rejoue ce moment spécial où suite à une audition elle sera acceptée tout en poursuivant avec plusieurs autres titres qu’Yvon a composés.

 

Guylaine nous parle du lien si particulier qu’elle avait avec sa grand-mère ainsi que de son attachement envers son Charlevoix natal. Une tante éloignée de sa mère avait, paraît-il, un caractère de chialeuse et beaucoup de scrupules, voilà une belle occasion de nous offrir Les Fesses. Les spectateurs se joignent à l’artiste en riant, tout en se remémorant cet incontournable de 1972. Plus jeune, elle aimait vraiment beaucoup le chanteur Donald Lautrec et elle nous interprète L’amour quand tu es là qu’il avait enregistré vers 1969. Le lien avec Yvon ? Durant son adolescence, elle allait au Donald Lautrec chaud et elle a fait la découverte de cette adaptation française de With a Little Help from My Friends des Beatles signée Yvon Deschamps! L’écran nous transmet le disque en image où l’on voit la signature de son idole.

 

Un répertoire inépuisable

Il serait difficile de compiler tous les textes qu’Yvon a écrits. La richesse des textes et les réflexions humoristiques si particulières de cet être hors du commun nous confirment dans notre fierté d’être Québécois. Guylaine nous interprète Seul dont la musique est de Serge Fiori. Que de beauté dans ces paroles signées Deschamps : Qui me tiendra la main au bout de mon chemin ? Au jour sans lendemain ? Ce jour tant redouté Où je dois m’arrêter Ce jour omniprésent Qui envahit mon temps etc.

 

Elle nous raconte un moment triste lors de funérailles dans sa famille, mais avec la chanson Aimons-nous composée par Yvon en 1984, on se souviendra qu’il faut s’aimer quand même jour après jour. Un moment empreint de tendresse lorsque Guylaine partage avec nous tout l’amour qu’elle a pour ses filles. Elle leur dit « Je ne vous ai pas portées dans mon ventre, mais on vous a déposées dans mes bras comme on le fait pour les papas ». Quelle touchante déclaration avant de nous chanter Papa un très beau texte d’Yvon.

 

Un au revoir particulier

Ce soir on a pu apprécier tout le talent de Guylaine et tout ce que M. Deschamps nous a transmis. Elle a déjà dit « Yvon a éveillé ma conscience sociale, mon féminisme et mes réflexions. Cet homme a fait partie de ma vie ». Elle conclut sa prestation en interprétant J’sais pas comment j’sais pas pourquoi. Afin de bien clore la boucle, Yvon apparait sur l’écran pour remercier la petite Guylaine de lui avoir écrit. Par leurs applaudissements, les spectateurs démontrent à cette artiste si authentique qu’ils savent comment et pourquoi elle a conquis leurs cœurs.

 

Pour d’autres spectacles, on visite : www.theatregilles-vigneault.com