La scène extérieure du Centre de plein air Roger-Cabana accueillera l’auteur-compositeur et interprète Daniel Boucher dans le cadre du grand retour du Pic-Nic en Musique, le samedi 13 août. C’est à compter de 20 h 30 que l’artiste viendra faire vibrer Saint-Hippolyte de toute sa musicalité. Une multitude d’activités et de présentations sont au programme durant cette journée débutant dès 15 h où petits et grands pourront se divertir.
À la rencontre d’un artiste authentique
J’ai eu le privilège de m’entretenir avec Daniel Boucher quelque temps avant sa visite dans notre ville. Il y a quatre ans, j’avais également eu le plaisir d’échanger avec lui. Un artiste généreux et un gars totalement humain dont la sensibilité se reflète bien dans ses textes; voilà ce que je crois définit bien Daniel. Je vous partage cette entrevue qu’il m’a gentiment accordée, afin de peut-être en savoir un peu plus sur ce poète des temps modernes.
M.T. Daniel, tu résides à Mont-Louis en Gaspésie depuis maintenant trois ans. Tu as quitté la métropole où tu es né pour aller vivre dans cette région. Tes arrière-grands-parents, grands-parents et ton père y est né aussi. Tu ne dois pas te sentir déraciné sur cette terre d’adoption.
D.B. Dans les années 60, la famille de mes grands-parents est déménagée à Montréal. Mes parents se sont rencontrés dans le Parc Lafontaine et je suis né dans la métropole où j’y ai vécu longtemps. Cela fait 25 ans que dès que je peux, je descends vers Mont-Louis. Il y a trois ans, ma blonde et moi avons décidé de s’y installer à temps plein. Je dis souvent en parlant de l’endroit que « je suis revenu ».
M.T. De revenir à Mont-Louis c’est comme un rêve que tu chérissais ?
D.B. Oui, car vivre là c’est aussi important pour moi que de faire une carrière en musique. C’est ce que je ressentais.
M.T. De vivre près du fleuve, est-ce une plus grande source d’inspiration pour l’artiste que tu es ?
D.B. On pourrait penser cela mais non. En fait, depuis que je demeure ici, je manque de temps, car la maison, le terrain etc., cela occupe beaucoup. Ce qui est une bonne chose en soi. Je dois bien organiser mon temps également quand je vais en ville pour des spectacles ou des réunions.
M.T. Donc ton quotidien d’homme qui vit maintenant à la campagne t’apporte une grande satisfaction ?
D.B. Ah oui vraiment! Pour moi c’était un besoin, cela m’amène à toucher à des choses auxquelles je n’étais pas habitué quand j’étais enfant. Comme la vie à la campagne, le travail manuel etc. J’avais besoin de cela et de toute cette dimension-là que je suis en train d’explorer.
M.T. Tu es conseiller municipal à Mont-Louis. Est-ce que ton implication est en parallèle avec le fait que tu aimes rallier le monde ? Et que souhaites-tu apporter à ta communauté ?
D.B. Je dirais que j’aime rendre service. J’avais l’impression de pouvoir en faire un petit peu plus et de découvrir la vie des gens d’ici et d’apporter ce que je peux. C’est certain que cela demande du temps mais je suis fier de le faire. Je voudrais apporter le point de vue d’un gars qui a vécu ailleurs pendant plusieurs années et qui s’émerveille devant les petits villages. La beauté des petites places se traduit de plusieurs façons. Cette espèce de liberté, de flexibilité et d’entraide que l’on a dans les petites places, qui parfois est plus difficile à appliquer dans les grands centres, fait partie de cette beauté je dirais.
M.T. Est-ce que tu crois que les approches de ta vie artistique et municipale ont une incidence l’une sur l’autre ?
D.B. Je dirai que tout ce qu’on peut faire dans une journée finit par paraître dans notre travail. Donc chaque fois que je réussis à faire quelque chose de nouveau avec mes mains, il y a une couche supplémentaire de confiance et quand je reprends ma guitare ou l’écriture ou que je remonte sur une scène, je te dirais que ça paraît.
M.T. On peut déjà entendre sur différentes plateformes l’excellente chanson En roulant vers Percé, et en l’écoutant tu nous emmènes vers un road trip musical. Elle se retrouvera sur ton prochain album je présume ?
D.B. Oui, l’album À grands coups de tounes volume 2 est presque terminé, il me reste quelques textes à peaufiner et du montage à finir, donc vers la fin octobre il devrait être prêt.
M.T. Est-ce que cette chanson donnera le ton au reste de l’album ?
D.B. Il faut être prudent, car cette toune comparée à l’ensemble de mes chansons, c’est une espèce d’ovni (rires…) c’est plutôt rare que j’arrive avec un son un peu pop rock. On y entend beaucoup de guitares. J’ai beaucoup écouté du vieux rock de la fin des années 60 et début des années 70, mes oreilles et mon cœur viennent de là. Forcément quand je prends une guitare, cela s’entend. Mais non, je ne dirai pas qu’elle donne le ton au reste de l’album.
M.T. Mais quand on l’écoute, on peut y déceler une touche de country, est-ce un plaisir coupable ?
D.B. (rires…) Oui et je te dirai que depuis quelques années j’écoute un petit peu plus de country. Et puis j’adore cela, ça me rend heureux.
M.T. Peux-tu nous dévoiler un peu le déroulement de ton spectacle que tu présenteras au Pic-Nic en Musique ? Il est certain que tu nous feras ta fameuse Désise et que ce sera « malade »…
D.B. (Avec un grand rire) C’est certain que la plupart des grosses tounes seront là ainsi que celles du dernier album et quelques nouveautés du prochain, incluant Le beau grand éphémère qui nous parle du temps. Ce sera une ambiance rigoureusement lousse.
Un spectacle à ne pas manquer
Daniel Boucher a des projets mais il mentionne qu’il prendra le temps de bien faire les choses. Durant le spectacle, Daniel sera accompagné de ses deux musiciens Alexis Gagnon à la batterie et Pierre Erizias à la basse. Cet artiste singulier, ayant un regard allumé sur le monde, apportera sa belle poésie lors de sa visite chez nous et il a très hâte de venir à notre rencontre. Quand on écoute En roulant vers Percé, on ne peut qu’être impatient que Daniel Boucher roule vers Saint-Hippolyte, afin de nous charmer de ses belles paroles et de ses grands coups d’amour!
On peut suivre ses dates de spectacles sur son site www.danielboucher.quebec
