Suzanne Lores a connu plusieurs lieux de résidence dans sa vie. Elle est née à Verdun et puis a vécu son enfance et sa jeunesse à Brossard. Au moment de déménager, le pont Champlain n’était pas encore construit. Après avoir suivi son parcours secondaire à La Prairie, elle décide ensuite d’aller sur le marché du travail.
Trois lieux de résidence aux États-Unis
On dit souvent que qui prend mari prend pays. C’est ce qui est arrivé à Suzanne. Son mari, Cubain d’origine, était devenu citoyen américain. Suzanne et lui ont emménagé en Floride. Les autres états où ils ont vécu sont le New Jersey et la Californie. Lorsqu’elle était en Floride, Suzanne travaillait pour une compagnie qui créait des logiciels pour ingénieurs et architectes. Cette compagnie desservait des clients à travers le monde. « Je travaillais comme administratrice dans le département des ventes. Je ne m’ennuyais pas, les journées passaient assez vite », me confie-t-elle.
La Californie
Dans mon entretien avec elle, ce qui retient l’attention, c’est sa passion pour les plantes et l’horticulture. Peut-être que cet intérêt a été instillé par le petit jardin que sa mère avait aménagé à Brossard lorsqu’elle était jeune. Comme le climat en Floride et en Californie était quasi tropical, il était alors possible de profiter d’un jardin de fleurs pendant toute l’année. « Je suis demeurée à Los Angeles environ un an. Les montagnes, qui sont situées à une heure de la ville, sont bien visibles. C’est irréel lorsqu’il fait très chaud, de voir, au loin, les pics des montagnes avec de la neige! », me partage-t-elle. C’est en Californie que Suzanne a découvert les bougainvilliers, qu’elle a, par la suite, fait pousser en Floride.
La Floride
« En Floride, je demeurais à Clearwater, au sud de Tampa. Quand j’ai commencé un jardin sur mon terrain, j’ai eu un choc… Il n’y avait pas terre, mais du sable presque pur », s’étonne-t-elle. Avec le temps et force patience, Suzanne fait pousser plusieurs plantes avec succès, dont des ananas. Elle avait aussi son espace de légumes. Elle pouvait profiter de deux récoltes tous les ans. Elle a aussi réussi à transplanter quelques jeunes pousses de palmiers sur son terrain. Suzanne adorait jardiner et se sentir proche de la nature floridienne. La faune était aussi tout juste à côté. Un serpent avait trouvé un coin pour y vivre, sans oublier des papillons, des petits lézards et des aigrettes apparentées aux hérons qui y venaient régulièrement. Il y avait même des opossums qui dormaient dans un gros chêne qui avait plus de 75 ans!
« J’ai aussi vécu plus de 15 ans au New Jersey, dans le sud de cet état. Nous étions entourés de fermes. J’ai découvert comment faire du compost lorsque j’y étais », poursuit-elle. Même s’il y avait des hivers dans ce paysage agricole et bucolique, Suzanne a bien vu que cela n’avait rien à voir avec la rigueur des nôtres au Québec.
De retour pour mieux repartir ?
Suzanne est revenue en 2018 au Québec. Sa sœur demeure à Saint-Hippolyte. Elle est donc venue vivre avec elle. Elle me confiait que la nature était bien différente de ce qu’elle avait pu observer aux États-Unis. Comme son fils et sa bru demeurent en Floride, Suzanne a la ferme intention de retourner là-bas, car ils auraient besoin de son aide. Cela lui fera un immense plaisir de retourner sous des cieux plus cléments. Évidemment, elle doit d’abord attendre la fin de la pandémie et refaire des démarches auprès de l’immigration américaine afin de pouvoir y séjourner à plus long terme.
En menant cette entrevue à distance, j’ai appris à connaître une résidente passionnée et tellement positive. C’est la bonne attitude à adopter lorsque la vie nous incite à relever de surprenants défis. Suzanne, j’aimerais te souhaiter bonne chance pour la suite de ton parcours de vie,