À plein volume : Basquiat et la musique

L’exposition À plein volume : Basquiat et la musique se tiendra jusqu’au 18 février 2023, au Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM).

 

Jean-Michel Basquiat (1960-1988) est né et a été élevé à Brooklyn, New York. Sa mère est originaire de Puerto Rico et son père fait partie d’une des grandes familles influentes d’Haïti. Ils fuient la dictature de Duvalier et s’installent à New York où s’est déroulée l’enfance de leur célèbre fils.

 

Enfant doué et artistique

Jean-Michel fréquente l’école privée Saint Ann, établissement élitiste de Brooklyn, dont l’enseignement privilégie l’apprentissage pratique des arts. Enfant très doué, il apprend à lire et à écrire à quatre ans et parle couramment trois langues à l’âge de huit ans : anglais, français et espagnol. Sa mère, qui est sensible à l’art, emmène régulièrement le jeune Jean-Michel au MoMA (Museum of Modern Art) et l’encourage à développer ses talents de dessinateur. Adolescent, il abandonne l’école secondaire et est banni de la maison paternelle.

 

Dès 1970, il commence sa carrière et exprime ses talents en traçant des graffitis un peu partout en ville. Il les signe de son nom de plume SAMO© (pour Same Old shit). Il est ami avec Andy Warhol, qui lui loue un appartement. En 1985, il peint plus de 100 toiles avec Andy et pour plusieurs s’inspire de sa fameuse toile du logo Arm and Hammer.

 

Artiste multidisciplinaire

Basquiat est acteur dans un film, joue de la clarinette, écrit et déclame des poèmes, peint, manipule un synthétiseur d’écriture, un projecteur, etc., sur scène. Il est à la fois, un peintre, un musicien, un poète, un DJ, bref un artiste multidisciplinaire, un performeur en tout, de plus amoureux de Madonna, l’inspiratrice. Il admire les grands musiciens de jazz tels John Cage, Dizzy Gillepsie, Charlie Parker, Miles Davis et Max Roach.

 

Basquiat apprécie la liberté radicale et éclatée, que permettent les styles musicaux comme le jazz ainsi que le hip-hop et le rap basés sur le rejet de l’abstraction, du minimalisme, du conformisme social. Son art multidisciplinaire s’apparente au mouvement no-wave, influencé par les concepts d’Ikonoklast Panzerism. La toile Guernica de Picasso et les planches anatomiques de Léonard de Vinci sont une grande source d’inspiration. Dans son atelier, la télé joue en permanence. Son imaginaire est marqué par le zydeco louisianais, un mélange de blues et de rythmes haïtiens.

 

Il visite l’Afrique et s’intéresse aux instruments de musique locaux. Il se dit marqué par la colonisation, l’esclavage. Sa toile emblématique, Slave Auction, évoque « comme une cicatrice toujours vive, le souvenir douloureux du commerce des esclaves et de l’asservissement du peuple noir ».

 

Argent et célébrité

Au début des années 1980, Basquiat devient célèbre. Il fait beaucoup d’argent et consomme beaucoup. La drogue lui permet de travailler longtemps. Eroika I et II, sont ses deux dernières toiles. En 2017, le tableau Untitled datant de 1982 est vendu 110,5 millions de dollars à un homme d’affaires japonais. Jean-Michel Basquiat a produit plus de 800 tableaux et 1500 dessins. Il est mort d’une surdose par injection d’un mélange d’héroïne et de cocaïne à 28 ans, sans testament. Sa succession a été évaluée à 45 millions de dollars US. Fils d’immigrants noirs, artiste, il a vécu le Rêve américain.

 

Jusqu’au 19 février 2023

Le MBAM vous invite à profiter des visites gratuites : le 1er dimanche du mois, pour les 0-20 ans et pour les handicapés et leur accompagnateur. Informez-vous sur le site web https://www.mbam.qc.ca/fr/. Il est préférable de se rendre en train ou en métro. Le stationnement dans le centre-ville est rare et cher.