Nous avons tous des amis. Des amitiés de longue date, des amitiés récentes, et malgré les échanges, ils peuvent nous surprendre à tout moment. Depuis quelques années, Jean-Pierre Fabien et moi animons Les P’tites Plumes, une activité où des jeunes de la troisième à la sixième année participent à des ateliers d’écriture journalistique. Ces ateliers sont planifiés autour d’un café et souvent, on déborde sur d’autres sujets. Nos échanges m’ont permis de découvrir le journaliste que je lisais depuis plusieurs années et que je côtoie maintenant depuis mon implication au Journal.
Jean-Pierre se promène souvent avec un carnet dans lequel il prend des notes pour ses articles pour le journal, mais voilà qu’au travers de nos échanges, j’apprends que ce carnet a aussi comme mission de colliger des impressions, des ressentis lors de rencontres, de visites ou d’activités qui servent d’inspiration à l’écriture de poème. Ses écrits se sont accumulés depuis la vingtaine et son rêve de les publier s’est réalisé cette année.
Juillet! Parution de son premier recueil
La chance d’avoir une copie, dédicacée. Jour de pluie. À l’abri près de la rivière, je m’installe. Thé, lumière tamisée, recueil. Un moment privilégié, seule au son du murmure de l’eau. Lecture juste parfaite pour cet environnement. Un voyage s’amorce, dans le temps, dans un monde à découvrir, des lieux qui parfois me sont inconnus, des personnages et plein d’émotion. La nature est matière pour exprimer les moments de la vie, les sentiments forts de l’existence, les rencontres importantes.
Réflexions sur la vie, pâmoison devant la beauté de la nature, sa pérennité, son effet apaisant sur soi. L’auteur laisse aller sa sensitivité face à cette faune, cette flore qu’il affectionne depuis toujours. Des liens se créent entre cette nature et le vécu de tous les jours pour devenir plus intimes, plus personnels.
Ressentir lorsque le cœur est ouvert
Assise près de la rivière, je me laisse porter par l’ambiance des mots, par les émotions exposées page après page. Dévoilement de son monde intérieur, exposition de son regard sur le monde, j’accède à sa vision du monde. Je n’y connais rien en poésie, mais je crois que le poète écrit d’abord pour extirper l’émotion qui jaillit de son quotidien, puis nous amène, nous le lecteur dans des lieux inconnus, met des mots sur des sentiments que nous même n’arrivons pas à exprimer, à voir la beauté qui nous entoure sous une autre forme ou même nous rappeler sa présence. Jean-Pierre y est parvenu! La poésie n’est que des mots à ressentir… lorsque le cœur est ouvert.
FABIEN, Jean-Pierre, À fleur de terre, Montréal, Éditions TNT, 2021