« L’une des plus belles plantes de notre flore indigène quant à la coupe des feuilles et à leur disposition; elle pourrait fournir de très beaux motifs de stylisation. » Frère Marie-Victorin

 

Les anémones sont des plantes printanières qui fleurissent en mai et en juin. Tout comme le bouton d’or, l’ancolie et la clématite, l’anémone fait partie de la famille des Renonculacées. Le nom de la famille nous permet de mieux comprendre les caractéristiques de ces plantes. Renonculacée provient du latin Rana qui veut dire grenouille. Pourquoi ainsi comparer ces plantes à un animal ? Parce que ces végétaux possèdent des feuilles découpées qui font vraiment penser aux pattes palmées des grenouilles.

 

Des plantes de lieux humides

Un autre rapprochement qui peut être fait, c’est que plusieurs espèces de cette famille poussent dans des endroits humides, milieu de vie privilégié des amphibiens. Voici quelques autres caractéristiques des Renonculacées : leurs feuilles sont alternes et leurs fruits se présentent comme un assemblage d’achaines ou de follicules (fruits secs).

 

D’une ravissante beauté

L’Anémone du Canada est une plante qui croît à proximité des ruisseaux et des fossés. Elle pousse en grandes colonies à ces endroits. Chaque année, je vais en cueillir une ou deux simplement pour me rappeler leur beauté. Les fleurs sont blanches et ornées d’étamines et de pistils jaunes. Les feuilles sont ravissantes : elles sont divisées comme les doigts d’une main. Marie-Victorin affectionnait particulièrement cette espèce. Dans sa Flore laurentienne, il va même jusqu’à mentionner que le Lis des champs dont il est question dans l’Évangile de Matthieu1, aurait probablement été une espèce d’anémone.

 

Des bouquets très denses

L’anémone forme des bouquets très denses. C’est que cette plante se multiplie de façon végétative par des bourgeons qui se développent sur les racines. Les fleurs sont comme des mains tendues. Les cinq sépales blancs, que l’on méprend pour des pétales, sont voyants de très loin et attirent ainsi les insectes pollinisateurs. La fleur s’est donc associée à son principal allié : l’insecte butineur. Dans quelques jours, le vent qui souffle aura tôt fait d’effeuiller les fleurs délicates afin que le cycle de la plante puisse se poursuivre. La fleur donnera un fruit sec, un achaine, qui assurera la survie de l’espèce.

 

  1. 1. À la fin de son envoi dans la Flore laurentienne, Marie-Victorin reprend les paroles adressées par Jésus à ses disciples : …Considérez les Lis des Champs! L’observation est en effet le début de toute forme d’appréciation de la nature…