Photo Thierry du Bois

Musicienne et peintre, Zeneli Codel considère que la musique et la peinture se rejoignent dans le mouvement, le rythme et la répétition. Elle présente à Saint-Hippolyte Organigramme vivant, sa première exposition professionnelle. À découvrir dans la salle multifonctionnelle de la bibliothèque jusqu’au 1er mai.

 

La pandémie n’a pas ralenti les activités de Zeleni Codel. Violoniste professionnelle, elle vient d’enregistrer un album qui sortira en juin.* « La musique est l’amour de ma vie, indique-t-elle. Mais j’ai aussi toujours eu un penchant naturel pour le dessin et la peinture » qui sont toujours restés très présents dans sa vie.

 

En 2017-2018, elle met temporairement les partitions de côté et se consacre à la peinture. Une bonne partie des œuvres exposées viennent de cette période. « Je suis en paix quand je peins. Je suis concentrée. Je ne ressens pas de stress. Je suis dans un espace intemporel, sans aucune pression. » En 2020-2021, le confinement l’amène à réfléchir sur sa vie. Elle se rend compte qu’elle n’a jamais entrepris de démarche professionnelle en peinture, elle a maintenant envie de lui faire une place.

 

Approche

Quand elle a réuni les tableaux qu’elle nous présente, Zeneli n’a pas voulu leur assigner un thème ni établir un fil conducteur. « Je suis une personne très ouverte, friande de découvertes. Mes goûts, tant en musique qu’en peinture, sont très éclectiques. Dans mes tableaux, j’explore toutes les directions. »

 

L’artiste utilise des médiums mixtes. Elle recourt à l’acrylique, l’encre, le crayon de bois et le pastel gras, qu’elle applique sans ordre déterminé. Elle travaille généralement à plat au sol ou sur une table basse. Elle ne peint pas selon un angle particulier : elle ignore les références horizontales et verticales. Sa composition tournera dans tous les sens durant la période de création. Elle peint à l’instinct. « Au départ, je n’ai aucune idée de ce que je vais faire. Je laisse aller. Je fais confiance. Il m’arrive de ne me concentrer que sur une partie de la toile, puis je reviens à l’ensemble. » C’est une partie d’elle qu’elle expose dans ses tableaux. « Mon œuvre est comme une représentation inconsciente de mon rapport à la nature, au mouvement et au monde émotionnel. »

Elle étale ses coups de pinceau, souvent en aplat. Elle peint des motifs répétitifs. Les couleurs, riches, se déclinent souvent en gradation chromatique, mais peuvent aussi être complémentaires. Des courbes et des volutes ondulantes et entrelacées se déploient avec volupté dans la plupart de ses agencements. L’artiste ne décide qu’à la fin du processus dans quel sens accrocher la toile. « Je me sens bien dans l’abstrait. Mais je fais quelquefois des choix figuratifs. Lorsque je vois des choses apparaître sur la toile, comme une plante, je les mets en valeur », indique-t-elle.

 

Lorsqu’on pénètre dans la salle d’exposition, on éprouve une sensation d’harmonie et d’équilibre. Puis on remarque quelques tableaux qui peuvent inspirer des émotions plus troubles, plus sombres. Ces deux dimensions coexistent dans une promiscuité assumée. À l’image de la vie.

Collaboration

Zeneli a fait appel à deux amis ébénistes, Alexis Beauregard et Alexandre Urfer, pour confectionner les cadres qui ont chacun une identité propre. Ses créations ainsi habillées résultent d’une belle collaboration avec ces artisans qui ont pu, eux aussi, laisser libre cours à leur esprit créatif.

 

Et la suite ?

Depuis plusieurs années, Zeneli peint sur des cartons vieillis, récupérés dans le grenier d’un ami. Elle en aimait la qualité. Elle en avait une centaine, mais sa réserve est pratiquement épuisée. Elle devra bientôt changer de support. « J’envisage de faire de plus grands formats et des plus petits, en triptyque. Je vais peut-être essayer de peindre sur canevas. Cet ajustement va m’amener à explorer de nouvelles avenues. »

Page Facebook : https://www.facebook.com/Zéné-Art-211620936419406/

 

* En tant que membre d’un trio féminin, Zeneli en a assuré la composition et les arrangements.