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La quête d’un réel aphrodisiaque est-elle vaine ?

La Saint-Valentin est derrière nous, mais tous les ans, on entend les médias nous parler de produits aphrodisiaques qui sont censés fonctionner. Qu’en est-il vraiment ? Et que dirait Aphrodite, la déesse de l’amour et de la passion, à propos de la recherche d’un élixir de vie ?

 

Ne pas se fier aux apparences

Depuis la nuit des temps, l’humain tente de trouver l’aliment ou le produit dérivé qui tendrait à stimuler son désir sexuel. On a souvent pensé que si un vivant ou l’une de ses parties avait la forme d’un organe génital humain, il pouvait alors faire partie du club sélect des aphrodisiaques. Toutefois, si on se fie au chimiste et professeur à l’Université Mc Gill, Joe Schwarcz1, l’apparence d’un organe et d’un aliment n’a que peu ou pas de lien avec de supposées vertus sexuelles ou médicinales que l’on pourrait leur attribuer.

 

Pauvre rhinocéros

La corne de rhinocéros, de forme phallique, est prisée chez certains peuples asiatiques. Or, l’analyse chimique de cette corne révèle qu’elle contient de la kératine, la substance qui entre dans la composition de nos ongles. Il n’y a donc rien qui atteste que cette corne puisse agir comme stimulant sexuel. Il faudrait changer nos habitudes avant que les rhinocéros ne soient complètement enrayés de la surface de notre planète à cause d’un insensé braconnage.

 

Huîtres ou asperges

Qu’il s’agisse de champignons du groupe des Phallacées ou des asperges, qui font penser à un appendice mâle, des huîtres, qui correspondent vaguement aux organes génitaux féminins, rien ne peut conclure que ces produits contiennent une substance qui rehausserait la libido. Selon le Dr Schwarcz : « Même si à ce jour aucune substance aphrodisiaque n’a été identifiée, la recherche se poursuit toujours ».

 

Chez les Aztèques, on avait remarqué que le chocolat donnait davantage de virilité à l’empereur au moment de visiter son harem. Le composé présent dans le chocolat, la phényléthylamine, ne peut tout de même pas être considéré comme un aphrodisiaque. Finalement, il y aurait vraiment beaucoup plus de phényléthylamine dans un bol de choucroute que dans le cacao. Irez-vous jusqu’à offrir dorénavant du chou mariné à votre fiancée afin d’obtenir un semblant d’effet escompté ? Nul doute que le chocolat est là pour de bon…

 

  1. 1. Article paru dans The Montreal Gazette, le samedi 13 février 2021 et intitulé : The search for an aphrodisiac par le Dr Joe Schwarcz.