C’était une journée de pluie abondante. C’est souvent le cas en octobre. Le vent se joignant à l’eau qui tombe accélère la tombée des feuilles. À part quelques hêtres, les feuillus ont perdu leurs motifs et leurs couleurs.
Jeu de bascule
En milieu d’après-midi, j’entrevois quelques oiseaux nerveux dans un Bouleau jaune dégarni. Je cours chercher mes jumelles et identifie clairement une petite troupe de Tarins des pins juchés à même l’extrémité des branches où se trouvaient des chatons pistillés remplis de graines appelées nucules. Avec le poids de l’oiseau qui s’affairait à extraire les graines de ces chatons, le bout du rameau oscillait sans cesse tel un jeu de bascule.
Le jaune de certaines plumes
Le Tarin des pins est un oiseau que l’on reconnait à son petit bec fin de forme conique, à son plumage rayé et au jaune de certaines de ses plumes observable facilement lorsqu’il est en vol. L’oiseau se confond merveilleusement bien avec son environnement. Il est de la couleur de l’écorce ou des cônes qu’il affectionne.
Un oiseau énergique
C’est un oiseau débordant d’énergie, toujours à la recherche de cônes de conifères ou bien d’autres fruits d’arbres feuillus. Il ne cède pas sa place aux mangeoires et ne se laisse pas intimider par plus grand et plus gros que lui. Il émet une sorte de gazouillis rauque, moins enjoué que le chant de son cousin le Chardonneret jaune.
Le Tarin des pins, qui mesure de 11 à 14 cm, niche dans les forêts de résineux ou mixtes de notre vaste territoire. Toutefois, lorsque les semences produites par les arbres ne sont pas à leur apogée, le Tarin des pins peut rejoindre nos régions et y circuler sans que nous sachions s’il s’y attardera.
Courte visite
Après sa vive incursion dans le Bouleau jaune face à ma fenêtre, l’oiseau est reparti avec sa horde d’une douzaine d’individus. Il ne s’est pas arrêté aux mangeoires tout près, mais a continué sa route jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherche, un approvisionnement de semences de conifères ou de certains feuillus. Toutefois, à peine quelques jours plus tard, j’en ai aperçu quelques autres à mon poste d’alimentation.
Ses déplacements sont presque toujours erratiques durant la saison froide. Néanmoins, même si ses visites furent rapides comme l’éclair, je garde en mémoire la fougue et l’originalité de cet oiseau qui n’a pas froid aux yeux. Il a su égayer deux journées mornes d’un automne qui se dirige de plus en plus vers l’hiver.