Un barbier comme dans l’temps !

Sylvain Léger n’a rien ménagé pour vous plonger dans l’ambiance d’un salon de barbier  meublé et aménagé au goût des années cinquante. Équipements, décorations, luminaires, produits utilisés, musique. Même les vêtements qu’il porte. Il voulait proposer quelque chose d’époque. Et il y est allé à fond !

 

Seuls les prix ne suivent pas la thématique des années cinquante. Approvisionnement oblige, ses fournisseurs lui vendent leurs produits en valeur de 2020 ! Mais les tarifs sont doux : coupe adulte 20$, enfant 10$, taille de barbe entre 5$ et 15$.

 

 

Service à l’ancienne

« J’offre un service pour hommes à l’ancienne, explique Sylvain Léger.  Par exemple, pour un rasage, je savonne la barbe, j’applique une serviette d’eau chaude et j’entoure aussi la tête du client. Puis, j’applique une crème chaude moussante au blaireau. J’utilise une lame traditionnelle que j’affile sur une sangle après chaque utilisation. Après le rasage, je passe un bloc d’alun pour désinfecter le visage des particules et fermer les pores et j’applique une serviette glacée. Ensuite, j’applique une eau de Cologne ou une crème dépendant de la sensibilité de la peau. Plusieurs de mes clients me demandent de les raser avant de leur couper les cheveux. Ils se sentent bien installés dans la chaise que je bascule vers l’arrière. C’est pour eux un moment de détente.

 

Je ne suis pas pressé. Je jase avec mes clients. Je n’ai pas ouvert ce petit commerce parce que j’avais besoin d’argent. Je l’ai ouvert parce que je voulais rencontrer du monde et communiquer avec les gens. Je m’amuse tout en m’occupant. »

 

Profil

Sylvain Léger est retraité des Forces armées canadiennes. Sa vie dans l’armée, c’est ce qu’il a le plus aimé au monde. Il était spécialiste en communications. Il a fait des missions en Afghanistan, en Croatie, en Bosnie, en République centrafricaine. Son besoin de côtoyer des gens vient de là. Il a grandi avec une équipe.

 

« J’ai commencé à jouer les coiffeurs quand j’étais militaire. En exercice ou en mission, les gars me demandaient de leur couper les cheveux ou de leur raser la tête. » À ce moment-là, c’était un passe-temps pour lui. Ce qu’il savait, il l’avait appris en regardant sa mère travailler dans son salon de coiffure. Mais un peu avant de finir son service actif, il a rencontré un Américain de 92 ans. C’est lui qui lui a montré le métier. Puis il a complété les certifications nécessaires pour pouvoir exercer.

 

Salon

Sylvain a installé son salon, chez lui, au rez-de-chaussée.  Même si ce n’est pas un édifice commercial, vous ne pourrez pas vous tromper : une enseigne traditionnelle, le fameux cylindre rouge bleu et blanc orne la devanture.

Le salon est devenu un lieu de rencontre. L’atmosphère est conviviale. Les clients jasent entre eux, font connaissance. Sylvain les invite à utiliser les balançoires et la table de billard qu’il installe dans la cour quand les beaux jours de printemps arrivent. Et, s’il a un temps mort, il sort se joindre à eux, offre un café et fait un brin de causette. « Il y a beaucoup de gens de 60-70 ans qui viennent au salon, dit-il. Ça leur rappelle des souvenirs. Et aussi des jeunes. Lorsque les enfants sont venus une fois, ils ne veulent plus aller ailleurs, affirme-t-il J’ai une vieille machine à bonbons. Je leur donne un 25¢ pour qu’ils puissent s’en servir, avec l’accord des parents, bien sûr. Ils adorent. Et ils aiment aussi jouer avec mes chiens. »

 

Saint-Hippolyte

Sylvain a choisi de s’enraciner à Saint-Hippolyte à sa retraite, il y a six ans. Il voulait vivre  à proximité de ses proches. Plusieurs membres de sa famille demeurent aux alentours. Et sa sœur jumelle a déjà habité la municipalité. Lorsqu’il l’a visitée, il a aimé le coin.  C’est depuis qu’il s’est installé ici que l’idée d’ouvrir un salon de barbier lui est venu parce qu’il n’y avait rien de ce genre à Saint-Hippolyte.

 

Activités en suspens

Covid-19 oblige, Sylvain a temporairement fermé son salon, du moins jusqu’au 1er avril, date à laquelle il aurait du souligner le premier anniversaire de l’ouverture de son commerce. Comme nous tous, il attendra de voir comment les choses évoluent. Il n’a pas eu besoin de la pandémie actuelle pour accorder une attention particulière à l’hygiène. Depuis le tout début, il nettoie et désinfecte tous les instruments qu’il emploie entre chaque client.

 

Chez Léger Barbier, 10 rue Boucher, Saint- Hippolyte près du Parc Connelly. 450 563-2718. Lorsque la crise sera terminée, Sylvain vous attendra les bras ouverts. Il prendra soin de vous comme dans l’temps.