Mozart passait ses journées à chercher deux petites notes qui s’aiment… C’est ainsi, nous dit-on, qu’il composait ses chefs-d’œuvre. En ces temps de grands défis et de changements, chercher des logiques qui se tiennent, des espoirs qui ne sont pas que des rêves, trouver chaussure à son pied assez solide pour tenir la route… voici comment j’appellerais notre quotidien depuis quelque temps. Pas besoin de vous dire que je fais allusion au fracas que nous cause la venue du coronavirus.
Ici, Gisèle, notre fidèle collaboratrice depuis quelques mois, nous révèle comment des petites notes qui s’aiment peuvent se loger au fond de nous… faire naître et renaître le meilleur de soi.
Témoignage de Gisèle
Musique qui fait vibrer mon âme, je t’aime. C’est quand même étrange que des sons, modulés sur un instrument de musique, nous touchent autant. Vont rejoindre le tréfonds de nos cœurs. Ça fait du bien. Beaucoup de bien. Ça fait bouger les émotions, amène des larmes à nos yeux. En tous cas, ce matin, c’est ce qu’a fait la musique pour moi. Ça m’a amenée dans un état de sensibilité que j’ai de la difficulté à définir.
Mon esprit s’éparpille ce matin. Il écoute les bruits de la rue, le camion des ordures qui passe, les éboueurs qui sifflent. Il écoute mon frère là-haut qui vaque à ses occupations, qui siffle son chien pour le faire entrer à la maison. J’entends le bruit des voitures qui se croisent sur ma rue, les oiseaux qui chantent. Je regarde mes comptoirs et vois tout ce qu’il y a à faire: de la compote avec les pommes achetées hier, la tresse d’ail à accrocher, les restes du petit-déjeuner à effacer. Et encore les draps à changer, les revues à classer, un petit bout de fromage à bouffer. Un café à finir, et une bouteille de balsamique qui me rappelle que je veux envoyer mes remerciements à ceux qui me l’ont offerte pour mon anniversaire. Cette bouteille clame que « Le bonheur, c’est maintenant ». Avec une grande justesse pour moi aujourd’hui.
Maintenant commence ma vie, ma nouvelle vie devrais-je dire. Celle-ci sera la mienne, celle que j’aurai décidée, celle que je dessinerai au jour le jour avec ma palette de couleurs, mes pinceaux, petits et gros. De larges bandes de bleu, de grands pans de soleil. Je serai l’artisane de ce Nouveau Monde. Mon monde à moi. Je veux aussi qu’il marche, ce monde. Qu’il coure si ça lui chante. Allez, Gisèle, prends! Tends les mains, touche, goûte, ose!
Il est où le Bonheur, il est où ?
Après la COVID-19, nous serons tous confrontés, comme Gisèle après les grosses tempêtes de son enfance, à être artisans de notre Nouveau Monde. Qu’en ferons-nous ? Et si le bonheur était dans ces petites notes qui s’aiment. Ces notes capables de s’unir tout en conservant chacune leur identité. Et parce qu’elles s’aiment et qu’elles travaillent ensemble, elles portent le pouvoir de transformer nos « malheurs en merveilleux bonheurs ».