Le récit de Guilgamesh qui raconte l’histoire d’un héros quasi surhumain, mais tout autant fragile a été gravé sur des tablettes d’argile il y a, selon certains, près de 5 000 ans avant Jésus-Christ. Ce serait le premier texte qui nous soit parvenu d’aussi loin même si d’autres le croient un peu plus jeune et affirment qu’il daterait autour de 3 000 ans avant la naissance de Jésus. Il n’en demeure pas moins que ce serait la narration la plus ancienne qui soit parvenue jusqu’à nous et serait de plus à l’origine des systèmes d’écriture élaborés par les humains qui vivaient au sud de l’Irak actuel. Il est à noter qu’il fut d’abord écrit à l’aide de roseaux sur de l’argile. De plus, ce récit a connu plusieurs versions subséquentes et s’est légèrement transformé au cours des siècles, sinon des millénaires. Certains affirment même que Guilgamesh aurait eu de nombreuses relations avec des extra-terrestres.

 

Écrit en cunéiforme, écriture en forme de coins et de clous, il raconte par le biais des exploits de ce héros les origines de notre monde et la lutte que mènera Guilgamesh pour comprendre l’immortalité des Dieux. Cette épopée s’attache aussi à ce que, des millénaires plus tard, nous nous questionnons encore : la vie, la mort, l’amour, l’amitié, les relations avec tout ce qui dépasse notre compréhension auxquels seuls les Dieux peuvent peut-être répondre.

 

De cette région qui se situe entre le Tigre et l’Euphrate s’est créée une civilisation qui a rayonné pendant près de trois millénaires avant notre siècle, puis oublié pendant 2 000 ans. Cette narration des aventures de Guilgamesh fut donc redécouverte il n’y a pas si longtemps et s’est vu qualifier l’un des principaux récits fondateurs de notre civilisation.

 

En voici un extrait adapté par l’écrivain Jean Marcel :

Ô Gilgamesh, pourquoi donc errer ainsi? La vie que tu poursuis se dérobe devant toi, tu ne l’atteindras jamais. Lorsque les Dieux ont créé l’homme, c’est la mort qu’ils lui ont donnée en partage, et c’est pour eux, jalousement, entre leurs mains, qu’ils ont gardé la vie. Quant à toi, Gilgamesh, remplis ton ventre et jour et nuit réjouis-toi! Que chaque nuit soit une fête, que jour et nuit tu danses et chantes bien haut. Que tes vêtements soient brodés d’or, lave ta tête, baigne ton corps et regarde bien l’enfant qui se suspend à toi. Que ton amante sur ton sein prenne tout son plaisir. Voilà bien tout ce que l’humanité peut faire!

Ces phrases écrites des millénaires avant notre ère ont de quoi nous surprendre et peut-être aussi nous aider à devenir plus humbles. Nous venons de loin et c’est pourquoi nous devons tout le respect et l’admiration pour ceux qui nous ont précédés et ont créé ce que l’humanité est devenue au 21e siècle. Peu importe que nous nous en réjouissions ou pas…