Le 23 mars, sans tambour ni trompette, on annonçait que Monique Pariseau se méritait le Prix d’excellence en français Gaston-Miron, catégorie individu, décerné conjointement par la SNQL1 et le MQF2 Laurentides.
Pour les huit éditions précédentes, le dévoilement des lauréats s’est fait lors d’un événement public organisé dans le cadre du Rendez-vous de la Francophonie. Pour cette neuvième édition, et assurément dans le but de ne pas faire languir les candidats en lice, l’annonce a été faite par communiqué de presse.
Communiqué de presse
Extrait : « Le Prix d’excellence en français Gaston-Miron, catégorie INDIVIDU, sera remis à Madame Monique Pariseau. Celle-ci a enseigné le français durant 32 ans au cégep de Saint-Jérôme. Une grande partie de sa vie professionnelle est consacrée aux mots. Membre fondatrice Du Savoir et des Sages, elle a également participé à la fondation de l’Association des auteurs des Laurentides. Écrivaine, journaliste et correctrice, son engagement face à la qualité de la langue française est reconnu par ses pairs. »
Une grande petite dame
L’aura de Monique Pariseau brille de mille feux. Elle mesure un petit cinq pieds ce qui ne l’empêche pas d’avoir l’envergure d’une grande dame. Lorsqu’elle lève les yeux vers nous, on remarque tout de suite la vivacité et l’enjouement de son regard. Si on se promène avec elle dans les Laurentides, il y a forcément des rencontres. On la reconnaît partout. On s’approche d’elle avec le sourire. Sa personnalité est à l’image de son œuvre : humaine, dynamique, attachante. Elle ne laisse personne indifférent. Maintenant septuagénaire, toujours active, cette femme de talent méritait amplement que ses accomplissements soient soulignés sur la place publique.
Écriture
La prose délicieusement poétique de Monique Pariseau est aussi généreuse que son cœur. Elle entremêle le fleuve et la forêt. Fille du fleuve Saint-Laurent, ayant passé une partie de son enfance à Saint-Vallier, elle a su apprivoiser la forêt laurentienne et lui rendre hommage. Ses mots ont été utilisés sur plusieurs tribunes pour glorifier la langue française. « J’habite les mots français, ceux que mes ancêtres ont emmenés avec eux, et que, depuis, l’on ne cesse de protéger parce qu’ils sont constamment mis en danger. »
Chroniqueuse, journaliste et correctrice
Monique Pariseau participe bénévolement au journal Le Sentier depuis plus de 15 ans. Elle écrit une chronique mensuelle intitulée Il était une fois et divers articles journalistiques. Elle est aussi correctrice des articles à paraître pour assurer une bonne qualité du français. Passionnée, elle s’investit dans ce journal parce qu’elle croit en lui. Peu de journaux peuvent s’enorgueillir d’avoir une collaboratrice de sa trempe dans leurs rangs. Son engagement est d’ailleurs l’un des facteurs qui ont permis au Sentier d’acquérir une très bonne réputation parmi les médias écrits communautaires du Québec.
Les thèmes qu’elle choisit d’aborder et sa manière de les traiter dévoilent comment son esprit vif et curieux s’empare des mots et les enrichit de nouveaux sens, hors des… sentiers battus. Elle démontre mois après mois que ce n’est pas la longueur de ses textes qui en font la richesse, mais l’enrobage poétique dont elle sait les envelopper. Les Hippolytois sont choyés d’avoir comme concitoyenne une auteure talentueuse qui partage avec eux la beauté de la langue française.
Auteure
L’œuvre littéraire de Monique Pariseau (voir ci-dessous) marque l’espace et le temps. Elle excite l’imaginaire des lecteurs. Elle inspire et provoque. Elle donne le goût de se l’approprier, de l’entraîner plus loin, ailleurs. Récemment, une réalisatrice française lui a fait part de son intention de produire un film adapté de son livre Jeanne Barret. Elle a aussi été approchée par une scénariste québécoise qui souhaite monter un spectacle de cirque à partir de son roman La fiancée du vent. Il faut qu’il s’en dégage une grande force évocatrice pour qu’une artiste en arts de la scène fasse une telle proposition!
L’action de La fiancée du vent se déroule à Saint-Vallier. Depuis la publication du livre en 2003, une nouvelle fierté a surgi dans ce village. Le personnage principal n’est plus la Corrivaux, une meurtrière et une sorcière, elle est devenue Marie-Josephte. L’œuvre de Monique lui a redonné un prénom. Les villageois très reconnaissants sont fiers que la réputation, trop longtemps pervertie, d’une de leurs ancêtres ait été réhabilitée. D’ailleurs, depuis cinq ans, les Valérois présentent durant l’été un spectacle sur la Corrivaux, inspiré du roman.
Engagement social
Tout au cours de sa vie, Monique Pariseau a affiché une grande ouverture d’esprit liée à un profond engagement social. Depuis son arrivée dans les Laurentides en 1977, elle n’a jamais cessé d’œuvrer à la promotion de la langue française et de la culture littéraire régionale. Polyvalente, elle ne s’est pas cloisonnée à un seul domaine d’intervention. Elle a rayonné dans plusieurs sphères d’activités. Comme elle est une figure publique connue, on la sollicite souvent pour appuyer des causes, que ce soit comme porte-parole ou oratrice. Entre autres, elle collabore depuis de nombreuses années avec le groupe d’Amnistie internationale. « Monique est proche de la cause des droits de la personne et de la liberté d’expression. C’est une femme de cœur », a commenté Suzanne Chénier, la présidente du groupe AI St-Jérôme/Laurentides.
Gaston Miron
Monique Pariseau a enseigné Gaston Miron. Elle a même entamé son parcours en littérature en présentant, tant au niveau du baccalauréat que de la maîtrise, plusieurs travaux qui mettaient en lumière et expliquaient l’œuvre de… Gaston Miron! Elle vient de recevoir le prix de reconnaissance qui porte le nom de ce grand auteur de notre région. Elle n’aurait pu rêver d’une façon plus parfaite de boucler la boucle!
- 1. SNQL – Société nationale des Québécoises et des Québécois, région des Laurentides
- 2. MQFL – Mouvement Québec français des Laurentides
Oeuvre littéraire
Monique Pariseau a publié quatre romans Les Figues de Barbarie (1990), Le Secret (1993), La Fiancée du vent (2003), Jeanne Barret (2010). Elle a aussi publié des nouvelles, un recueil intitulé Objets de mémoire (1997), une nouvelle pour enfants traitant de l’immigration Le Geai bleu (1993), dans l’anthologie L’Ami, ainsi que la nouvelle Brin de nid (2010). Elle est co-autrice de l’ouvrage collectif Flâneries laurentiennes (2012) qui présente les richesses historiques, bucoliques et littéraires de 75 villes et villages des Laurentides.
Ses écrits ne sont pas passés inaperçus. Son premier roman Les figues de Barbarie s’est mérité un prix Robert-Cliche. Son recueil de nouvelles, Objets de mémoire, s’est retrouvé finaliste au Prix Elle Québec. Deux de ses romans, La fiancée du vent et Jeanne Barret ont été soumis aux Prix littéraires du Gouverneur général. Ces distinctions récompensent l’excellence artistique et littéraire. Les éditeurs ne doivent d’ailleurs y présenter que les œuvres qu’ils considèrent comme exceptionnelles. Sa nouvelle Brin de nid a reçu un Prix littéraire Radio-Canada.. Et Flâneries laurentiennes a permis à l’Association des auteurs des Laurentides (AAL) de recevoir le Prix Ambassadeur du Conseil de la culture des Laurentides et d’être élue Lauréate régionale 2013 des Grands prix du tourisme québécois. Une feuille de route impressionnante!