C’était un matin ensoleillé de mars. Le ciel était clair, d’un bleu azur. Je sortais de chez nous lorsque j’ai vu une Corneille d’Amérique se chauffer au soleil. Elle était perchée dans un vinaigrier tout juste à côté d’une branche remplie de fruits. Je me suis mis à l’observer.
Elle bougeait la tête tranquillement, sans empressement. Elle avait l’air de simplement apprécier le moment sans manifester aucune inquiétude ou nervosité. Peut-être que cette corneille, avec son plumage foncé qui concentrait sur elle la chaleur des rayons, n’était qu’en pause lors d’une journée qui pourrait être perçue comme étant annonciatrice du printemps, la prochaine saison que tout le monde avait hâte de voir arriver.
Le renouveau printanier
Pourtant, en Italie, les arbres sont en fleurs, en France, le renouveau printanier est perceptible, mais les humains de ces populations sont confinés à des espaces restreints. Le virus qui nous assaille nous empêche de contempler les changements menant au vrai printemps de nos vies. Nous vivons une sorte d’angoisse comme si l’apocalypse biblique se jouait devant nos yeux et en nos têtes.
L’occasion est belle pour sortir de nos ornières habituelles et rencontrer directement ou autrement les gens que nous aimons. Il peut être si différent de jouer à des jeux de société, lire quelques livres oubliés dans notre bibliothèque ou parler à des personnes pour lesquelles nous avons été sans nouvelles depuis un certain temps.
Le renouveau intérieur
La crise passera. « All things must pass », disait George Harrison dans une de ses chansons. Restons forts, solidaires et ouverts d’esprit. Tentons d’aider ceux et celles qui nous entourent de façon simple et spontanée. Gardons la joie en nous et dispersons nos peurs. Nous deviendrons meilleurs et renouvelés. Alors, nous pourrons être comme cette corneille méditative. Nous apprécierons chaque instant qui nous est donné et saurons accueillir le printemps avec joie puisqu’il sera à notre porte.