Le 25 janvier, c’est au Théâtre Gilles-Vigneault que la comédie Garçon fut présentée. La pièce aura suscité beaucoup d’intérêt à en juger par le nombre de spectateurs présents ce soir-là, car le théâtre faisait salle comble sur tous les paliers. Une histoire contemporaine à souhait avec des acteurs qui auront su captiver notre attention et nous mettre l’eau à la bouche durant toute la représentation.
Avec Garçon la table est mise
L’histoire se déroule dans un restaurant français où trois serveurs sont impliqués dans des situations cocasses et parfois malaisantes, et ce au travers d’une clientèle hétéroclite. Le ton à saveur humoristique et parsemé de quelques ingrédients dramatiques ajoute du piquant au menu. Avec un texte où la comédie côtoie la plaisanterie fine et une certaine sagesse, les spectateurs sont bien servis.
Avec une superbe mise en scène signée Alain Zouvi, l’auteur Stéphane E. Roy joue également avec brio le rôle du bras droit du patron de chez Garçon incarné avec authenticité par Claude Prégent. On y retrouve également Catherine Florent, Félix Beaulieu-Duchesneau et Marc-André Poliquin dans le rôle des serveurs. Afin de compléter cette brochette d’acteurs, Ann-Catherine Choquette est entourée de la toujours excellente Diane Lavallée et du remarquable Pierre Brassard. La direction artistique est de Jean-Bernard Hébert, lequel y va de quelques répliques en fond sonore lors de la présentation de la pièce.
Un menu varié et de grande qualité en synopsis
Du début à la fin de cette savoureuse satire, le public ainsi que les serveurs sont les témoins de toutes les histoires intimes et saugrenues des personnages savamment campées par les comédiens. Les serveurs se mêlent parfois aux discussions des clients lors de la prise des commandes, allant même jusqu’à donner leur avis. Parfois des situations très délicates se vivent chez Garçon, comme lorsqu’un client y emmène son épouse pour leur anniversaire de mariage alors que c’est la deuxième fois durant la même semaine qu’il souligne un tel événement, mais… avec une autre conjointe. Les serveurs se rendant compte de la duperie n’auront pas une opinion très clémente envers cet homme. Tout au long de la pièce, on a l’impression de vivre différentes situations dans un temps record. Le feu roulant de l’action, les changements de costumes pour les différents types de clients et les textes savoureux font que Garçon nous captive du début à la fin. Et que dire des temps d’arrêt où volontairement les comédiens s’immobilisent, comme si leur vie était sur pause? Pas un mouvement, pas un cillement n’est perceptible, et ce durant de longues minutes, jusqu’à ce que le fil conducteur de la conversation reprenne. Si les serveurs discutent entre eux du comportement de leur clientèle, ils demeurent des témoins discrets, car ce qui se dit dans la cuisine reste dans la cuisine! Parfois lors de certaines scènes il y a un temps d’arrêt, afin d’apprécier quelques sympathiques moments de chansons et de danse que les acteurs nous offrent en lien avec leurs rôles.
Une pièce de choix bien assaisonnée
On ne s’ennuie pas chez Garçon avec des comédiens qui ont su tenir la barre haute tout au long de la présentation. Avec par exemple Diane Lavallée qui est impayable dans son rôle de vendeuse de fleurs quelque peu défavorisée, ou bien Pierre Brassard qui porte des perruques et costumes extravagants et lorsqu’il prend la pose, de façon à sembler figer sur place les rires fusent de toutes parts dans la salle. Quant à Claude Prégent, on ne peut que souligner l’art qu’il a de jouer, mais aussi de chanter et jouer du piano. L’auteur de la pièce Stéphane E. Roy a su tout aussi bien endosser l’écriture que son rôle de « gérant » chez Garçon. Avec la superbe prestation que chacun des acteurs a su nous démontrer ce soir-là, nul doute que tel un excellent repas on aurait envie d’en prendre une deuxième fois! Applaudissements et ovations bien mérités de la part du public furent un gage du succès de Garçon ce soir-là. Pour infos : www.theatregilles-vigneault.com
Crédit photo : Théâtre Gilles-Vigneault