En tant que retraité, je n’irai plus jouer dans le trafic aux heures de pointe. Les pieds sur la glace du beau lac de l’Achigan, je prépare par Wifi mon premier voyage en train de Saint-Jérôme à Laval et j’envisage de prendre le métro à la station De La Concorde, pour me rendre au CHUM. À 70 ans, je me considère comme habile.
Je vais à Montréal, à l’occasion. Je dois subir des tests de santé au CHUM St-Luc à Montréal : rencontre avec le médecin, prise de sang, scan annuel, etc. Nous aimons aussi assister à des spectacles ou faire le tour des librairies de livres usagés, un plaisir surtout quand je déniche de bons bouquins épuisés sur le marché.

Valoriser les transports en commun
En avril dernier, le trajet Prévost CHUM en automobile m’a pris deux heures vingt minutes. Stressant. J’ajoute les dépenses d’essence et le stationnement à 20 $. Sans oublier le retour dans le trafic. Le train et le métro prennent une heure dix minutes, sans stress, en discutant.
J’ai dû m’informer, ce n’est pas évident. Acheter la carte OPUS, le billet 6 $ pour aller à Montréal en train, plus 1,75 $ pour le métro. Tous les employés ont été très gentils. Je demande au CHUM de me donner des rendez-vous entre 10 h 30 et 14 h 30, pour ne pas ajouter au nombre de travailleurs qui utilisent les transports en commun, les routes ou le train aux heures de pointe. C’est ma petite contribution à la réduction des GES et au mieux-être de ceux qui travaillent.

Les retraités aux heures de pointe
Récemment, la très ricaneuse mairesse de Montréal, madame Valérie Plante a suggéré que le métro soit gratuit pour les retraités. C’est une excellente idée. Mais je me demande si les périodes gratuites ne devraient pas se situer en dehors des heures de pointe, pour ne pas nuire aux travailleurs qui payent notre pension ! Il en va de même avec l’utilisation de l’automobile. Les retraités, surtout les « gras durs » comme disait Jacques Grand’Maison, ceux qui possèdent un fonds de pension à prestations déterminées et indexées, comme les fonctionnaires, ne devraient-ils pas s’abstenir de se promener dans le trafic aux heures de pointe ?
J’aime passer mes vacances annuelles en Europe. Je valorise la culture. Nous achetons la passe autobus-métro à volonté et nous voilà partis : Paris, Londres, etc. Dans les grandes villes, je suis surpris de constater que le taux d’obésité est très faible et presque inexistant. Pour prendre le métro il faut marcher les fameux 10 000 pas par jour. Alors, pourquoi ne pas encourager tous les gens à utiliser les transports en commun ? Le budget du ministère de la Santé diminuerait. En Europe, ce qui aide, c’est que l’automobile n’est pas reine, comme ici en Amérique.

En France et en Angleterre
En France, il y a du péage partout sur les autoroutes. Il est impossible de stationner sans payer quelques euros, même la nuit. Et le jour, le stationnement est introuvable. En Angleterre, dans les villes universitaires de Cambridge et Oxford, deux des meilleures universités au monde, tous se promènent à bicyclette. Il est interdit aux étudiants de ces deux universités d’utiliser une automobile pour se rendre à l’université. Puisque tous sont pensionnaires, l’application du règlement est facilitée. Ce sont de « vrais étudiants » qui étudient comme au bon vieux temps du collège classique.
Finalement, je reviens à ma question centrale : que font les retraités dans le trafic aux heures de pointe ? Ne pourraient-ils pas planifier un peu mieux leurs déplacements ?

Loyola Leroux, philosophe autochtone.
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