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« Dans l’bon vieux temps, ça s’passait d’même… »


Les Noëls d’autrefois ; voilà un sujet indémodable qui a toujours su alimenter les conversations lors des réunions de famille dans le temps des Fêtes, en cette période où une certaine nostalgie s’installe. Pour cette édition de décembre, je vous transpose par écrit des témoignages tantôt attendrissants, tantôt cocasses que m’ont généreusement partagé quelques résidents sur mon lieu de travail, à la résidence du Verger à Saint-Jérôme… bonne lecture !

 

Souvenirs gourmands

Certaines odeurs, certaines saveurs associées à Noël traversent définitivement le temps. La cuisine réconfortante est au cœur de la mémoire de Mme Richard quand elle se remémore le temps des Fêtes de son enfance : «  Nous avions une ferme et, chaque Noël, nous abattions quelques animaux pour l’occasion. De la nourriture, il y en avait ! Le ragoût, la tourtière, les beignes maison… et surtout, la tarte à la farlouche (c’est-à-dire une tarte aux raisins secs) ! On invitait la famille et les amis, on se faisait une grande soirée de danse… il y avait au moins une cinquantaine de personnes à ces partys-là », raconte-t-elle en souriant.

 

La messe de minuit… en calèche

Le 24 décembre, pour Mme Boivin, le trajet vers l’église pour la messe de minuit était synonyme de rires, de chants et de frénésie. « On se rendait en calèche à l’église. Tout le long du chemin, on chantait des cantiques et des chansons à répondre ; on avait du fun ! Puis, le lendemain, au party, nos cousins jouaient du violon et de l’accordéon toute la soirée… on se couchait très tard ! », relate-t-elle, un sourire dans la voix. Après un moment de réflexion, Mme Boivin ajoute : « C’était le bon temps. Nos partys ne coûtaient pas cher et on était heureux. Aujourd’hui, malheureusement, Noël est devenu une fête commerciale ». Un constat plutôt navrant que plusieurs, jeunes et moins jeunes, s’accordent à partager.

 

La musique au cœur des festivités

Chez Mme Dupuis, issue d’une nombreuse famille acadienne, la musique prenait toute la place ! « On était une famille de musiciens… et on jouait pendant toute la veillée qui s’étirait jusque très tard ! Il y avait toutes sortes d’instruments de musique : du banjo, de la musique à bouche, de la guitare acoustique… et tout le monde chantait ! On avait du plaisir, on était ensemble et heureux », se rappelle-t-elle.

 

Pauvres, mais heureux

La majorité des résidents qui ont livré leur témoignage affirmaient avoir vécu dans la pauvreté durant leur enfance, ce qui ne les a certainement pas empêchés de garder des souvenirs vibrants et heureux des Noëls d’antan. « Nous vivions dans une petite colonie en Abitibi, ça s’appelait les Terres de la Couronne. En se rendant à l’église pour la messe de minuit, on embarquait les gens qui étaient à pied et que l’on croisait. Le jour de Noël, il y avait une veillée pour toute la colonie, c’est-à-dire une vingtaine de maisons ! On dansait des sets carrés, on chantait des chansons à répondre », se souvient Mme Guérin-Leblond. Et qu’en était-il des étrennes de Noël ? « On avait chacun un bas de laine tricoté à la main et on découvrait chaque Noël, à l’intérieur, une pomme, une orange et des petits bonbons à la cannelle – ceux-ci étaient en forme de petits poissons rouges et ils goûtaient vraiment fort ! », dit-elle en riant.

 

Dehors !

Pour Mme Bilodeau, ses plus beaux souvenirs des Fêtes sont ceux où elle allait jouer dehors, tout simplement. Un bonheur accessible que l’on néglige certainement de nos jours. « Avec des amis, j’allais glisser en luge le jour de Noël. On vivait à Sainte-Marie-de-Beauce et on jouait toujours dehors ! On faisait aussi beaucoup de bonhommes de neige et on avait vraiment du plaisir », partage-t-elle. Comme quoi, les petites joies sont faites de peu de choses.

 

Le passage du père Noël

Sans surprise, c’est le passage du père Noël qui était le plus attendu à l’époque, tout comme aujourd’hui. M. Leclerc se souvient avec force détails de ce moment magique vécu année après année : « L’après-midi du 24 décembre, on devait se coucher tôt pour être en forme plus tard le soir. Mon père allait couper un sapin dans le bois. On nous réveillait vers onze heures et demi, après que nos parents soient allés à la messe de Noël – il faut ajouter qu’à l’époque, on devait payer pour réserver un banc à l’église. Ma sœur et moi, on déballait ensuite les cadeaux, et même si ceux-ci ne valaient pas une fortune, on était heureux quand même. On recevait par exemple des friandises, une orange, une pomme… dissimulées dans un bas de cachemire accroché au mur ».

 

La bénédiction paternelle

Le jour de l’An avait aussi ses traditions. Ainsi, la bénédiction octroyée par le père de famille était un incontournable. « La bénédiction se faisait soit le 31 janvier après avoir écouté le Bye-Bye à la télévision, ou bien le 1er janvier au moment du souper », précise Mme Garon. En quoi consistait cette bénédiction ? « Les mots n’étaient pas nécessairement les mêmes pour chaque famille, mais l’essentiel, c’était qu’on se souhaitait la santé et le bonheur, pour toute la famille », ajoute-t-elle.

 

Joyeuses Fêtes à tous !

En espérant que ce texte spécial ait réchauffé le cœur de mon lectorat, je tiens à vous souhaiter un merveilleux Noël, et à vous transmettre mes meilleurs vœux de joie et de santé pour une heureuse nouvelle année, porteuse de rêves et de projets. Encore une fois, un immense merci à tous les résidents qui ont participé pour leur confiance et leur collaboration volontaire. Je vous aime tous beaucoup !

 

À noter que les noms de famille apparaissant dans cet article sont publiés avec l’autorisation verbale des personnes concernées.