Tous les arbres qui ont entouré la maison d’Hélène Dorion lorsqu’elle vivait à Saint-Hippolyte se dressaient encore plus hauts et plus fiers lorsqu’ils ont appris que celle qui vivait parmi eux avait reçu le prestigieux prix Athanase-David. Ils se souvenaient d’elle, savaient à quel point elle les avait aimés et combien ils avaient été complices de son écriture et contribué à nourrir cette sensibilité qui a fait d’elle l’un, sinon le plus grand poète du Québec.
Créé en 1968, ce prix couronne l’ensemble de la carrière et de l’oeuvre d’un écrivain québécois. Il doit son nom à Athanase David décédé en 1953. Secrétaire et registraire du Québec, il a institué cette distinction pour soutenir le travail d’écrivains et de chercheurs d’ici. Il s’accompagne d’une bourse, d’une médaille en argent, d’un parchemin calligraphié, d’un bouton de revers portant le symbole des Prix du Québec, d’une pièce de joaillerie et surtout d’un hommage public du gouvernement du Québec au cours d’une cérémonie officielle.
Il n’est pas étonnant qu’on ait décerné ce prix à Hélène Dorion. N’est-elle pas celle dont l’oeuvre est traduite dans plusieurs langues, dont l’anglais, l’italien, l’espagnol, le catalan, le russe et l’allemand ? Des revues et des colloques portant sur sa poésie sont si nombreux qu’elle peut se situer, non seulement comme l’un de nos grands poètes, mais aussi comme l’un des poètes les plus importants du monde occidental.
Son nom associé aux plus grands
Ancienne collaboratrice de notre journal, son nom est maintenant associé à celui de nos plus grands écrivains. Gabrielle Roy, Anne Hébert, Yves Thériault, Michel Tremblay, Réjean Ducharme, pour ne nommer que quelques exemples, ont, comme Hélène Dorion, reçu ce prestigieux hommage, l’un des plus importants du Québec. Nous n’en sommes pas étonnés. Il suffit de se souvenir des mots de Pierre Nepveu qui a affirmé que l’oeuvre d’Hélène Dorion est une « quête intérieure, de cette immensité du dedans, de ce vent de l’âme que sa poésie ne cesse de faire souffler et de faire entendre comme pour laver le monde de ses scories, de ses bruits inutiles, de ses enjeux mesquins, afin d’y dégager un espace pur et un temps de vivre ».
Bravo Hélène ! Nul besoin de te dire que nous sommes fiers de toi, tout comme ces grands arbres qui ont retenu dans leurs branches et leur tronc tes mots qui ont chanté, comme un vent doux et caressant, la beauté de notre monde.