Au fédéral, un député gagne environ 170,000 $ par année. S’ajoutent des compensations pour le transport (Air Canada est gratuit pour eux), le logement et une somme indéterminée libre d’impôts, des allocations et des indemnités de toutes sortes, l’indemnité de départ, les soins de santé spéciaux, surtout un généreux fonds de pension. Le député engage trois à quatre personnes près de lui comme employés pour son bureau de comté et autant pour son bureau à Ottawa. Le fonctionnement du parlement fédéral coûte environ trois milliards de dollars par année. Parlons donc des ‘’vraies affaires’’!
Un salaire juste
Quel serait un salaire juste pour nos élus ? Je suggère des idées nouvelles pour faire avancer le débat, et ainsi, faire reculer le cynisme. Pourquoi ne pas offrir à l’élu un salaire maximum deux fois plus élevé que le salaire déclaré au ministère du Revenu depuis les cinq dernières années ? Les dirigeantes d’entreprise rentables pourraient être tentées par le saut en politique, parce qu’elles sont compétentes dans leur domaine et les opportunistes à petit salaire ou ceux qui travaillent au noir ne seraient pas attirés par l’aventure démocratique. Il me semble que tous gagneraient à ce changement.
Le fait d’être élu député permet à certains de quadrupler leur salaire, d’obtenir un premier emploi régulier à vie, comme le disait un député que je connais : « C’est un peu comme gagner le million à la loterie ». N’y a-t-il pas des limites à vouloir être créatif pour augmenter son estime de soi ?
Le salaire actuel de notre premier ministre Justin Trudeau est de 345,000 $ par année. Le mérite-t-il ? Son dernier emploi connu avant de se faire élire comme député en 2008 était animateur culturel dans une école secondaire de Vancouver.
Les qualifications minimales
Pourquoi ne pas exiger un test de français de 5e secondaire (même celui obtenu à l’Éducation aux adultes serait accepté) avec ou pas l’aide d’un ordinateur ou un diplôme de niveau cégep obtenu avec l’appui des spécialistes ? Idéalement, le futur candidat ne devrait-il pas avoir effectué du travail communautaire pendant au moins quatre années dans un organisme du comté où il se présente, en étant marguillier, conseiller municipal, commissaire d’école, etc. ? Cela éliminerait un candidat qui vient tout juste de déménager, possède peu de charisme, de prestance, de facilité pour parler en public.
La reddition de compte
Il serait intéressant que le député fasse régulièrement le bilan de ses interventions. Le Journal de Montréal le fait chaque année.
Je conclus en citant l’article Avoir son voyage de Jean-François Nadeau, du journal Le Devoir. « Un député à Québec se trouve en vacances dès la mi-juin. Les travaux parlementaires ne reprennent ensuite qu’en septembre. Je ne néglige pas, bien entendu, le lourd travail que représentent, tout l’été, la fréquentation de barbecues à saveur électorale ainsi que d’autres difficiles activités de comté. Mais de combien de jours de congés payés jouissent néanmoins ceux qui craignent depuis trop longtemps d’en accorder à la population ? Et il s’en trouve pour s’étonner que les Québécois aient leur voyage! »