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Migrants à l’origine d’une économie de services Villégiateurs

Les legs des familles migrantes

Regard sur ceux du territoire de Saint-Hippolyte  1930 — Migrants à l’origine d’une économie de services Villégiateurs

La fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la période de prospérité économique appelée Années folles (1920-1929) qui a suivi ont transformé la vie des Hippolytois avec l’arrivée des citadins, migrants villégiateurs. Des offres d’activités d’hébergement et de restauration ont créé une certaine prospérité économique.

 

Routes plus accessibles

Les routes vers les coins de campagne ont été améliorées. La route 11 (actuelle 117) entre Montréal et Saint-Jérôme sera réaménagée entre les villages en route principale et ouverte toute l’année à partir de 1935. Les ponts auparavant payants sur les rivières à traverser sont devenus routes provinciales. Le vieux pont de l’Abord à Plouffe reliant l’île Jésus (Laval) à Cartierville, alors Saint-Laurent et construit par Paschall Lachapelle en 1836, a été remplacé par un pont accessible aux automobiles en 1908. Celui de Sainte-Rose, pont Plessis-Bélair de 1857 a été amélioré et reconstruit complètement en 1946.

Les points de services et d’essence se sont développés tout au long de ces nouvelles routes. Le train a été délaissé au profit des automobiles que plusieurs citadins se sont procurées pour échapper à la ville. Chaque dimanche d’été, les citadins ont exploré les Laurentides. Certains se sont laissé tenter dans une location d’un chalet pour l’été d’autres dans l’achat d’un terrain pour y bâtir, d’abord un petit « camp d’été » qu’ils ont lentement transformé en chalet plus confortable.

Points d’eau et nudité

Les points d’eau étaient recherchés au grand étonnement des agriculteurs qui en général, les fuyaient à cause de leur humidité et des dangers de noyades des enfants et des animaux. Dans ce monde empreint d’une grande pudeur religieuse, peu avaient un « maillot de corps » et osaient s’exposer lors d’une baignade. Voir des hommes citadins parfois s’élancer corps nu dans l’eau, les scandalisait et plus d’un curé décriait ces agirs en chaire.

 

 

 

 

 

Promoteurs immobiliers

Chaque dimanche, les agriculteurs voyaient arriver son lot de visiteurs à la recherche de coins près d’un point d’eau pour piqueniquer, se baigner, pêcher ou d’un milieu champêtre pour faire des balades.

 

Les petits sentiers qu’ils utilisaient alors pour aller pêcher et ceux tracés par les animaux de ferme pour se rendre aux points d’eau se sont transformés en route. Les Hippolytois sont devenus promoteurs immobiliers et entrepreneurs. Ils ont vendu des terrains tout en s’offrant pour y construire un « camp » rustique. Puis, lentement, les nouveaux acquéreurs ont voulu plus de confort et de plus grandes maisons. Ils les ont transformées peu à peu et elles sont souvent devenues une résidence secondaire habitable à l’année.

 

Ils ont recherché et partagé

Si déjà les agriculteurs-constructeurs taillaient les pierres pour asseoir solidement leurs maisons sur des solages ou pour pierrer 1 leur puits, ils ont découvert avec les demandes des villégiateurs de nouvelles techniques de construction et l’aménagement paysager. Les exigences et les idées novatrices apportées des villégiateurs ont enrichi les savoir-faire des entrepreneurs hippolytois. Une plus grande variété entrepreneuriale de construction de maison est alors née.

 

1 pierrer : placer de la pierre afin d’élever un mur de soutènement ou de recouvrement d’une maison.