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1920 – Migrants à l’origine d’une économie de services Camps de santé et de plein air

Le concept de camps de santé et de colonies de vacances 1 dès les années 1920 et la venue de migrants, ouvriers spécialisés et organisateurs ont enrichi les Hippolytois dans des métiers de services.

 

À Montréal, les premières organisations de colonies de vacances furent créées vers 1880, sous l’initiative de Lord Atholstan, directeur du journal Star, et demandaient un investissement financier important des parents. La première portait le nom de Fresh Air Fund et proposait des sites de vacances à différents endroits : île Perrot, Rivière-des-Mille-Îles, Sainte-Rose et Vieux Fort de Chambly, devenu le Pine Grove Park. Ont suivi le YMCA en 1880, puis le YWCA en 1910. Tous deux organisaient des activités sur les plages du Bout-de-l’île, devenu Pointe-aux-Trembles, et à l’Île Sainte-Hélène.

Camp Weredale, lac de l’Achigan.

Plein air à l’extérieur des villes

L’Association du Bien-être de la Jeunesse a, quant à elle, mit sur pied des camps gratuits au lac Nominingue en 1911 et à Contrecœur en 1912 (sous le nom de Colonie des Grèves) pour améliorer la santé des mères et des enfants défavorisés de Montréal. C’est dans ce mouvement que les responsables de l’Institut Bruchési de Montréal ont installé durant quelques étés, d’abord dans le parc Maisonneuve de Montréal, puis à Oka, un camp de santé d’une durée d’une semaine destiné principalement aux enfants tuberculeux de la ville.

 

 

Heureux des résultats de santé obtenus par un hébergement sous tentes, exercices de plein air et nourriture saine et abondante, ils se sont mis à rechercher, à l’extérieur de la ville, des installations pour fonder un camp de plein air estival permanent. À Saint-Hippolyte, durant l’été 1927, ils louent quelques chalets rudimentaires du camp de la Congregation of Christian Brothers, au lac Écho et y partagent avec les membres de cette communauté d’enseignants, les services de nourriture et les installations sanitaire des bâtiments principaux.

 

Lac de l’Achigan

Camp Perron, lac de l’Achigan.

En 1928, appréciant le milieu et l’accueil des Hippolytois, de l’été précédent, ils négocient avec les responsables des entreprises des camps Bell et de son voisin, Eaton, 2 au lac de l’Achigan pour l’achat de leurs camps désuets qui ont moins de popularité auprès de leurs employés. Ces deux bâtiments, réunis sous une seule entité sur une immense propriété, formeront le noyau initial du Camp David de l’Institut de santé Bruchési. 2

Un premier camp de vacances y est organisé et son succès, largement médiatisé auprès du clergé montréalais, principal bailleur de fonds, encourage les paroissiens à y contribuer toute l’année, lors de quêtes spéciales dans chaque paroisse. D’autres organisations montréalaises de jeunes, à leur exemple, viennent s’installer à Saint-Hippolyte : camps Weredale, de l’Armée du Salut, camp LaSalle, camp Notre-Dame-de-Grâce des scouts de Montréal (près de la coulée du lac Masson) et le camp Fresh-Air pour personnes âgées et familles juives. D’autres les rejoindront plus tard.

 

Ils ont recherché et partagé

Plusieurs Hippolytois y ont travaillé et ont tiré des revenus saisonniers et assurés. Femmes et jeunes filles travaillaient à la cuisine, à l’entretien des dortoirs et plusieurs sont devenues animatrices. Les hommes étaient ouvriers à tout faire et concierges et gardiens permanents. Plusieurs familles y vendaient leur bois de chauffage et accomplissaient des travaux de terrassement et de construction. Au contact de ces services et des employés spécialisés venus d’ailleurs, les Hippolytois ont appris beaucoup. Ces apprentissages les ont préparés à leurs futures entreprises commerciales.

Association des camps du Québec Camp Armée du Salut, lac de l’Achigan

 

1 Les villes industrielles des années 1890 à 1920 sont insalubres pour la population. Les maisons sont sans commodité d’hygiène et les autorités administratives interviennent peu. Maladie et mortalité sont très présentes surtout chez la jeunesse. Les camps de santé et de plein air qui émergent deviennent une solution.

2 Le camp Bell est devenu le pavillon Sainte-Marie et le camp Eaton, la première cafétéria du camp Bruchési.