C’est en répondant à une annonce demandant des bénévoles pour notre journal que Jean-Pierre Fabien s’est intégré à l’équipe du Sentier. Nous étions alors en mai 1989. Enseignant en écologie, il nous a proposé d’écrire une chronique sur la faune et la flore.
Lorsque je l’ai rencontré au lac Cornu, jamais je n’aurais imaginé à quel point sa contribution serait d’une assiduité et d’une richesse aussi remarquables. Jean-Pierre Fabien est un être de paroles qui s’implique à fond dans ce qu’il entreprend et ne trahit jamais ses engagements.
Le monde de la nuit a vu le jour
Sa première chronique portait sur Le monde de la nuit et, depuis 30 ans, cet homme tout en curiosité, a enrichi notre journal communautaire de plus de 360 chroniques portant sur la flore et la faune. Illustrés depuis 1994, d’abord par Marguerite Sainte-Marie, puis par des aquarelles de Diane Couët, ses textes ont toujours été appréciés par les lecteurs. La qualité de son écriture, la justesse de ses propos, la simplicité de ses explications témoignent de ce don qu’il possède pour nous transmettre son amour pour tout ce qui l’émerveille.
« Les humains, affirme-t-il, sont surtout intéressés par tout ce qui touche l’humain, mais observer la vie des autres espèces, la comprendre, l’aimer nous permet aussi de mieux saisir ce que nous sommes tout en nous forçant à protéger ce qui est différent de nous, mais qui n’en est pas moins aussi important ». Membre du Conseil d’administration de notre journal, il s’est engagé de plus en plus intensément à protéger et à faire grandir notre journal hippolytois.
Apprendre à observer
Homme d’une curiosité jamais assouvie, il intéresse vraiment ses lecteurs, car il nous apprend à observer ce que trop souvent nous oublions d’admirer. Jean-Pierre Fabien nous donne à voir, comme l’écrivait le poète Paul Éluard. Depuis 30 ans, sans jamais manquer une chronique mensuelle, il nous intéresse aux oiseaux, aux insectes, aux plantes, aux mousses, aux arbres, aux animaux, en fait, à tout ce qui vit dans nos forêts et nos lacs laurentiens. Lorsqu’il voyage, il rapporte aussi dans ses bagages de nouvelles chroniques qui ont le pouvoir de nous faire connaître ce qui est loin de nous.
Il avoue que « sa participation au Sentier l’a aidé à s’intégrer à notre communauté, à en faire partie d’une façon plus active, à ressentir un véritable sentiment d’appartenance, à devenir un véritable résident de Saint-Hippolyte. De plus, il a écrit de nombreux reportages sur des événements hippolytois qu’il savait toujours rendre intéressants.
Préparer l’avenir journalistique
Jean-Pierre Fabien aime Le Sentier. Il y est aussi attaché qu’aux arbres de notre forêt. C’est pourquoi ses racines au journal ne cessent de s’approfondir, de s’emmêler à tout ce qui constitue notre vie, nos sentiers, notre avenir. Pour cette raison, il s’investit à préparer « la relève » journalistique en offrant son concours à la chronique des P’tites Plumes aux élèves de l’école des Hauteurs. « J’ai toujours aimé écrire mes chroniques. Je n’ai jamais senti cela comme un devoir, mais comme un plaisir. Écrire pour Le Sentier est pour moi un temps d’arrêt, un véritable délassement. »
Et cela est évident! Ses chroniques ont l’odeur de la recherche heureuse, celle de l’admiration pour tout ce qui vit, celle d’une sensibilité à fleurs de faune et de flore. Ses livres de référence sont aussi révélateurs de son désir de nous informer avec le plus d’exactitude possible : La Flore laurentienne du Frère Marie-Victorin et Les Mammifères du Canada de A.W.F. Banfield sont pour lui une source inépuisable de renseignements. « J’ai encore en moi le sens de l’émerveillement et je ne cesse d’être fasciné par les prodiges de la nature, de la vie sous toutes ses formes. » Et tant mieux pour nous!
Une belle âme généreuse
Il faut enfin préciser que ce n’est pas simplement ses chroniques qui ont une valeur inestimable. Il est aussi ce qu’on pourrait qualifier de belle âme : perfectionniste, généreux, versatile dans son écriture, attentif aux sentiments d’autrui, passionné par la beauté, humble malgré toutes ses connaissances. Il est de plus membre du Conseil d’administration en tant que secrétaire et vice-président. Nous ne pouvons donc que nous en réjouir et le remercier de tous les trésors qu’il nous a apportés depuis ses 30 ans d’engagement bénévole à notre vie communautaire.
Merci, Jean-Pierre de votre persévérance, de votre volonté à nous aider à mieux savourer ce qui vit autour de nous. Il n’y a pas que vos chroniques qui nous sont précieuses, vous l’êtes aussi pour nous! De votre fenêtre du lac Cornu où vous admirez des pruches aux longues branches pendantes, ayez encore la générosité de nous offrir ce qui vous fascine et vous émerveille! Cela ne peut que nous aider à mieux vivre. Le bonheur n’est-il pas dans le regard que l’on porte autour de soi.