C’est peut-être la plus belle prière à Dieu ou aux hommes que j’ai lue dans ma vie. Écrit en 1763, il est triste de constater que cette prière est encore bien d’actualité. En voici un court extrait.
« Tu ne nous as pas donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière du soleil. Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères! »
François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778)