Parmi les activités inscrites à la programmation du 150e anniversaire de Saint-Hippolyte, le film culte Les Bons Débarras était un choix judicieux à inscrire à l’agenda culturel. C’est un film qui fut essentiellement tourné dans notre municipalité, il y aura bientôt 40 ans.
Le 16 mars, le Centre des loisirs et de la vie communautaire nous proposait, en collaboration avec Éléphant, une société de production audiovisuelle, une version renumérisée de ce petit bijou. La présence des comédiens Marie Tifo et Gilbert Sicotte aura grandement contribué à attirer les cinéphiles de notre belle région. Par le biais d’une vidéo surprise, et directement de la Bretagne, Charlotte Laurier, qui y réside, nous adresse ses meilleurs voeux pour l’anniversaire de notre municipalité. Elle nous raconte un peu son expérience de débutante, car lors du tournage, elle n’avait que 12 ans.
Une projection bien ciblée
Présenter le long-métrage Les Bons Débarras dans le cadre des activités du 150e anniversaire de Saint-Hippolyte fut une belle initiative. La majeure partie du tournage a eu lieu dans notre ville durant l’automne 1978, tandis que sa sortie sur les écrans eut lieu en 1980. La superbe réalisation est signée Francis Mankiewicz, la collaboration au scé nario revient au sculpteur de mots Réjean Ducharme et les magnifiques images furent captées par Michel Brault. Lors de la soirée du 16 mars, c’est avec fierté que le maire Bruno Laroche nous mentionne en guise d’introduction : « C’est un film qui rappellera de beaux souvenirs pour beaucoup d’Hippolytois ».
Une histoire d’amour mère-fille hors de l’ordinaire
Manon (Charlotte Laurier), la fille de Michelle (Marie Tifo), est une enfant qui aime sa mère avec une intensité peu commune. Elles vivent dans les Laurentides avec peu de moyens en vendant du bois de chauffage que Michelle coupe autour de sa maison. Cette dernière se fait aider par son frère Guy (Germain Houde) qui vit chez elle, et ce, même s’il a certains troubles mentaux. Outre sa fille, Michelle est entourée de plusieurs personnes qui comptent beaucoup sur son affection dont Gaétan (Gilbert Sicotte), qui est le mécanicien du coin et ami de la famille.
Michelle a une liaison avec Maurice (Roger Lebel) le chef de police locale, et à l’annonce d’une nouvelle grossesse, Manon fera tout son possible afin d’éloigner tous ceux qui pourraient la séparer de sa mère. Tout le long du film, on ressent l’amour que la mère et la fille ont l’une pour l’autre, et à quel point elles veulent le préserver. Les émotions qui habitent les personnages sont presque palpables grâce au grand talent des comédiens qui ne semblent pas jouer, mais vivre cette histoire. Les textes nous touchent par leur qualité. Les silences retiennent notre attention et parlent d’eux-mêmes.
Une discussion très culturelle
Après la projection, Gilles Brousseau, commis culture et bibliothèque, invite Marie Tifo et Gilbert Sicotte à un échange avec les gens présents. Les applaudissements du public démontrent qu’il a apprécié le film et que l’idée d’une discussion avec ces deux acteurs reconnus lui plaît. À propos du film Marie Tifo nous a dit : « Tous ensemble on défendait une grande oeuvre. C’était mon premier film, ma grande école et le langage de Réjean Ducharme, c’était de la poésie. Je viens du Saguenay et la jeune actrice que j’étais s’est sentie en pays de connaissance avec vos forêts, vos montagnes, ici à Saint-Hippolyte ». Quelques mots de Gilbert Sicotte : « Chaque jour de tournage c’était joyeux. Le réalisateur était une personne inspirante, il y avait du plaisir sur le plateau. Au cinéma, le lieu, la lumière et le rapport avec les autres c’est très important ».Pour clore la soirée, c’est avec une grande générosité que les comédiens ont échangé des poignées de mains et des commentaires avec le public et qu’ils se sont prêtés à la prise de photos. À noter la présence de Pierre Curzi qui accompagnait sa douce Marie Tifo.
La reconnaissance d’un classique
Parmi de nombreux prix qui furent attribués à ce classique du cinéma, Les Bons Débarras a remporté huit Prix Génie en 1981. Il fut classé parmi les 150 oeuvres de l’histoire de la cinématographie canadienne. Avec de telles reconnaissances, la fierté des citoyens est bien légitime, quand on sait que ce succès fut tourné en sol hippolytois. Cette projection aura permis de graver des souvenirs intarissables dans notre mémoire collective.