La scène du Théâtre Gilles-Vigneault, tamisée d’une douce lumière, s’était parée d’un parapluie et d’un énorme ballon en guise de lune afin d’accueillir celle qui a su nous charmer de sa fibre artistique. Le 9 mars, c’est une Debbie Lynch-White prête à nous enchanter de sa voix, de son talent qui se révélait à nous en toute simplicité.
Dès que Debbie apparaît, elle nous interprète La vie d’factrie de Clémence Desrochers. Des mots simples mais d’une profondeur certaine, et permettent à l’artiste de déployer la justesse de sa voix et de nous conquérir. La chanson terminée, elle nous avoue d’emblée : « J’ai toujours aimé chanter, depuis mon enfance ». Avec ce spectacle, celle qui s’est fait connaître pour ses qualités de comédienne nous dévoile une autre facette, celle de la chanteuse. La soirée axée sur des textes composés essentiellement par des femmes apportera une sensibilité particulière à la vaste sélection proposée par Debbie.
Un spectacle empreint de féminité
Le tour de chant s’amorce avec Briser un cœur d’Ariane Moffatt, en enchaînant avec Dear Mr. President de Pink, une chanson dans laquelle l’artiste s’adresse à Bush et qui dit entre autres « venez on va jaser de ce qui m’inquiète ». Selon Debbie, cela pourrait s’appliquer à Trump aujourd’hui (s’en sont ensuivis des rires d’approbations dans la salle). Elle nous fait découvrir Passer l’hiver de Reney Ray et qui l’a charmé l’an dernier. Un moment sublime quand Debbie nous offre a cappella Une sorcière comme les autres de l’auteure-compositrice et interprète française Anne Sylvestre. Le public était sous le charme, tout comme avec Dis, quand reviendras-tu ? de Barbara.
Un beau moment quand la scène s’éclaire d’une lumière d’un rouge passion, pour faire place à L’hymne à l’amour d’Édith Piaf. Avec Hiver maudit de Dominique Michel et pour la circonstance, une cascade de fausse neige descend sur la tête de Debbie pendant son interprétation d’une grande intensité. Elle nous avoue un plaisir coupable : « Il y en a une pour qui je fais exception, elle ne l’a pas composée mais j’ai tellement chanté ses chansons étant plus jeune, voici interprété par la seule Céline Dion, Destin », ou la magnifique Hometown Glory de Adèle, pour ne nommer que ces quelques performances. En effet, avec cet indéniable talent, c’est le destin de Debbie de nous transmettre son amour pour le chant, pour toutes ces belles mélodies tirées des classiques féminins, tel un hommage envers celles qui ont osé la plume musicale.
Ses magiciens
Elle nous présente ses musiciens qu’elle nomme avec affection ses magiciens : Simon Pednault (guitare), Lysandre Bourdages (batterie), Gabriel Gratton (direction musicale et clavier).
Une artiste portée par sa voix
Il est incontestable que Debbie est une artiste multidisciplinaire : jouer, raconter et chanter font partie intégrante de son bagage scénique. Elle habite très bien la scène et elle sait se rendre complice avec le public. En nous partageant ses joies, ses attentes, ses peines, ses questionnements, elle nous démontre qu’elle est une personnalité attachante, rassembleuse. Debbie c’est une voix belle, puissante et harmonieuse ayant la capacité d’exploiter différents registres musicaux.
Quand le spectacle tire à sa fin, elle précise « Je dédie cette prochaine chanson à tous mes amis que j’aime d’amour », L’âme à la tendresse de Pauline Julien. À l’écouter ainsi on ne voudrait pas que cela se termine, alors suite à une longue ovation debout, elle termine en offrant au public le cadeau tant attendu J’ai un bouton sur la langue et Ça va venir, découragez-vous pas de La Bolduc. Debbie dont le spectacle se nomme Elle était une fois est devenue : Elle est pour toujours, dans le cœur des gens! Suite à la représentation, sa générosité s’est poursuivie avec des prises de photos et des échanges forts sympathiques avec le public. Pour infos : www.theatregillesvigneault.com