C’est à l’historien, professeur et journaliste Antoine Michel LeDoux que revenait l’honneur de lancer les festivités du 150e anniversaire de Saint-Hippolyte avec sa conférence intitulée Le legs de nos familles migrantes.
Malgré le cocktail météo hivernal, 70 personnes se sont rendues au Centre des loisirs et de la vie communautaire le 24 janvier pour l’événement. D’entrée de jeu, monsieur LeDoux a su captiver l’attention de l’auditoire en mettant en lumière la généalogie de sa propre famille autour du lac Connelly avant de faire un bref sondage sur l’origine des personnes présentes.
En cette période où on entend un discours souvent malsain au sujet des migrants, l’historien a démontré l’enrichissement issu de la rencontre des peuples et des échanges culturels au fil du temps. Remontant à la préhistoire en passant par l’Antiquité et le Moyen Âge, il a fait état de l’ouverture de nos prédécesseurs et le l’apport des civilisations entre elles en temps de paix, comme en temps de guerre. Échantillon en main, il s’est servi des origines de la ceinture fléchée pour aborder le thème des différentes vagues d’immigration en Amérique depuis les Vikings et leurs contacts probables avec les Premières nations. « Les coureurs des bois ne se doutaient sans doute pas qu’ils portaient un symbole qui cumulait 1 000 ans d’échanges culturels », a-t-il conclu.
Plus près de nous, monsieur LeDoux a relaté la présence du peuple nomade Weskarinis à partir de 10 000 à 8 000 ans avant notre ère. D’ailleurs deux artéfacts découverts à Saint-Hippolyte près des rivières l’Achigan et Abercrombie, soit un biface et un grattoir, témoignent de sa présence durant cette période. Par la suite, il a parcouru l’histoire du territoire hippolytois entre sa vocation forestière ayant précédé la colonisation jusqu’aux beaux jours de la villégiature avec ses maisons de pension, colonies de vacances, hôtels et restaurants.
Dans sa démarche, monsieur LeDoux a notamment consulté le recensement de 1750 pour identifier les familles souches de Saint-Hippolyte. Il a sollicité la collaboration de nombreux Hippolytois de migration ancienne et récente. Pour se tourner vers l’avenir, il a également rencontré des écoliers issus des familles migrantes afin de connaître leur vision de la municipalité. Une revue souvenir a été produite pour compléter la conférence et assurer la pérennité du travail requis pour sa préparation. Cette revue à faible tirage est aussi un avant-goût du livre du 150eà paraître en septembre.
Nul doute que l’enseignant en lui aurait pu nous entretenir encore des heures sur l’Histoire de Saint-Hippolyte, de ses origines jusqu’à aujourd’hui. Toutefois, monsieur LeDoux a dû interrompre sa présentation à 20 h 25 afin de faire place à la troupe de danse Les pieds légers qui a conclu la soirée. Tout à fait dans le thème, cette troupe de danse folklorique a d’abord présenté une danse irlandaise ayant inspiré la gigue qui allait devenir si populaire au Québec. En seconde partie de prestation, la troupe a choisi une danse issue des peuples métis du Manitoba afin d’illustrer les influences des danses irlandaises et de la gigue auprès de cette population.
Plusieurs personnes sont restées sur leur appétit relativement à l’histoire de Saint-Hippolyte. Ce n’est que partie remise, puisque la programmation du 150e recèle plusieurs événements retraçant les familles, les écoles et églises ainsi que l’évolution du plein air et de la villégiature sont au menu. Ne manquez pas la suite.
Antoine Michel LeDoux est détenteur de deux maitrises, en histoire et en psychopédagogie. D’abord enseignant au niveau secondaire aux quatre coins du Québec et dans l’Ouest canadien, il a passé la dernière moitié de sa carrière au bercail. Il a également été conférencier et formateur en enseignement. En plus de collaborer à titre de chroniqueur pour Le Sentier, il est maintenant professeur permanent à l’UQAM où il contribue à la formation des futurs enseignants aux cinq niveaux d’enseignement au secondaire.