• Accueil
  • >
  • Article
  • >
  • Le mystère d’Irma Vep… du théâtre extravagant!

Le mystère d’Irma Vep… du théâtre extravagant!

Le premier décembre, dans la série théâtre, Serge Postigo et Éric Bernier auront tout mis en œuvre afin que Le Mystère d’Irma Vep nous soit présenté de façon plus que spectaculaire au Théâtre Gilles-Vigneault. Un croisement entre la comédie et le drame tout à fait savoureux, qui sort de l’ordinaire!

 

Un intriguant synopsis

L’histoire se passe en 1840. La scène, habitée d’un somptueux décor, convie les spectateurs dans le manoir de Mandacrest, aux alentours des landes d’Angleterre. Lord Hillcrest, égyptologue, rentre de voyage avec sa nouvelle épouse Lady Enid. Ils partagent leur quotidien avec les rebutants et fascinants domestiques Nicodemus et Jane, alors que flotte encore dans l’air l’intarissable souvenir de la regrettée première épouse du Lord, la mystérieuse Irma Vep. Curieuse coïncidence que le nom de cette dernière soit l’anagramme du mot « vampire »… Entre les romances gothiques et les histoires d’horreur de série B, les loups-garous, princesses momifiées et vampires, les spectateurs sont appelés à vivre une histoire fantastique.

 

Quand la dérision est au rendez-vous

Serge et Éric nous livrent une performance de haut calibre en interprétant une dizaine de personnages. Avec des changements de plus de 60 costumes, et ce à la vitesse de l’éclair, ils sont remarquables. Par leur rapidité à changer de tenue vestimentaire, de personnages et d’être tout à fait crédibles dans leur belle folie, ces acteurs ont su guider l’auditoire dans un univers surréel, déjanté, et suivi d’un humour parfois absurde, mais ô combien divertissant!

Le niveau de langage et la gymnastique des mots sont remarquables. Les textes riches des langages anciens rebondissent parfois dans le langage d’aujourd’hui. Parfois la ponctuation ou les liaisons ont des résultats étonnants, par exemple : C’est si t’épeurant ou De quoi t’ai -je l’air ? ou encore Il n’est pas t’atteint. Que ce soit sous les traits d’un loup-garou ou d’un anglais faisant intrusion dans l’univers de Cher ou dans celui de Rose Ouellette (La Poune), les acteurs interprètent leurs nombreux rôles de façon superbe.

Un exemple de l’un des moments inusités et drôles : lorsqu’un des acteurs incarne une reine égyptienne momifiée et que celle-ci a dans son sarcophage quelques fers à friser électriques. Quelle situation cocasse frisant le ridicule… ou quand l’un des personnages nous interprète au clavecin Je t’attendais (de Daniel Hétu) ou Stairway to Heaven (de Led Zeppelin). Quelles rocambolesques situations! N’oublions pas que la pièce se situe en 1840. Cette dernière fut écrite par l’Américain Charles Ludlam en 1984. La mise en scène aux détails si bien ciselés est de Martin Faucher.

 

Une œuvre surprenante

La 1ère mouture du Mystère d’Irma Vep fut présentée au Québec par Serge et Éric en 2008 et plus de 85000 spectateurs ont pu apprécier cette pièce. Ces deux acteurs à l’immense talent ont très bien su parodier et incarner l’univers de l’aristocratie britannique, à travers leurs actions burlesques. À certains moments durant la représentation, les spectateurs se sont vus interpellés, puisque les comédiens les incitaient à interagir avec eux, à être dans leur univers. La salle du TGV était remplie sur tous les paliers ce soir là. À en juger par la salve d’applaudissements et avec des acteurs tels que Serge et Éric, le grand succès de la pièce Le mystère d’Irma Vep n’a rien de bien mystérieux. À noter que la production poursuivra sa tournée en 2019. Pour infos on visite : www.theatregillesvigneault.com.