Willy-John a donné un spectacle le 25 novembre dans le bar-salle de spectacle de la filiale Chomedey de la Légion royale canadienne. Au programme : des pièces de leurs deux CDs, (Electrocoustics for the Middle Ages et Love, Sex & Politics) et des chansons des Beatles. Sans oublier une très belle surprise à l’entracte.
Ils n’auraient pu trouver un meilleur endroit que celui-ci, avec son ambiance d’une autre époque, pour se replonger dans la discographie des Beatles. « Ça me rappelle les tavernes avant qu’on ne les relooke en brasserie », commente un spectateur. « The good old times », lance une autre voix dans l’assistance.
Que le spectacle commence
Willy-John, c’est William Walker, résident de Saint-Hippolyte et Steve Carslaw. Alors que dehors il poudrait et grésillait en ce grisâtre dimanche après-midi, une éclaircie s’installait dans la salle. Willy-John nous a généreusement offert un spectacle de plus de deux heures où alternaient leurs compositions originales et des chansons des Beatles. Les morceaux s’enchaînaient en continu, avec cohésion. Passé, présent confondus. On découvrait une nouvelle musique, de nouveaux textes. Puis, en chantonnant, on se souvenait de vieux succès. On battait la mesure. Quelques couples, d’un âge certain, ont même fait une incursion voluptueuse dans leur « jeune temps », soudain si proche, en dansant un beau « plain collé » sur Oh! Darling.
C’est l’harmonie vocale qui fait la force du groupe. William est la voix dominante, une voix ferme, un peu voilée. Steve assure les chœurs. Durant le spectacle, il a été appuyé, l’espace de quelques chansons, par Vikki Walker. Armé de sa guitare électrique, Steve assure avec grand doigté la trame musicale alors que William enchaîne les accords sur sa guitare acoustique.
Steve est un roc. Le corps droit, il dirige son énergie vers ses mains, ses doigts. Quelques battements s’échappent quelquefois de ses pieds, un trop plein de cadence qui a pu trouver un exutoire. William est son opposé. Avant le début d’une pièce, il se met en position d’attaque : jambes fléchies, torse penché en avant, mise en tension. Puis, il joue avec tout son corps : il se courbe, se tourne, se déhanche, se plie et se déplie, au rythme de la musique. « Une allure vraiment sexy », murmure une femme du public.
Une « première »
Vikki Walker montait sur scène pour la première fois au cours de ce spectacle. « La Légion canadienne fait partie de notre histoire familiale et musicale, commente William. Mon père en était membre. Mon frère aîné s’y produisait avec son band. C’est durant un de ces spectacles à la Légion que mon frère m’a invité à venir le rejoindre sur scène. C’était ma première fois. J’avais dix ans. J’ai chanté trois chansons, se rappelle-t-il. Aujourd’hui, c’est à mon tour d’ouvrir la scène à ma fille ».
Et Vikki n’a pas choisi la facilité. Après avoir joint William et Steve sur scène comme choriste pour quelques pièces, elle nous a offert une magnifique chanson gaélique intitulée Song of the sea de sa pure voix de soprano, sans aucun appui musical, a cappella. Une belle surprise pour le public, un grand plongeon sans filet pour elle! Une salve d’applaudissements a suivi son interprétation, confirmant son talent indiscutable.
Conclusion
On avait mis le temps entre parenthèses. On ne souhaitait pas, tout de suite, aussi brusquement, quitter cet intermède. Willy-John l’a compris et a accordé plusieurs rappels, histoire de nous permettre d’en sortir, petit à petit.