Nouvelle œuvre d’art en sol hippolytois

Bruno Laroche, maire, l’artiste Frédéric Saia, Bruno Allard, conseiller, Anne-Marie Braün, directrice culture et bibliothèque, Dimitri Latulippe, directeur régional MCC, devant l’œuvre Bassin versant

La municipalité inaugurait le 20 septembre une nouvelle œuvre d’art public, Bassin versant de l’artiste Frédéric Saia. Elle est accrochée au mur intérieur nord du Centre des loisirs et de la vie communautaire de Saint-Hippolyte.

La cérémonie s’est tenue en présence de Dimitri Latulippe, directeur régional du ministère de la Culture et des Communications (MCC) et résident de Saint-Hippolyte, du maire Bruno Laroche et de l’artiste Frédéric Saia.

La politique du 1 %

Cette composition d’art visuel a été réalisée dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics du MCC, mieux connu sous le nom de « la politique du 1 % ». C’est en 1961 que cette mesure est entrée en vigueur. Dès que le gouvernement du Québec verse une subvention pour un projet d’immobilisation, 1 % de la somme allouée doit être consacrée à une œuvre d’art qui sera intégrée à l’architecture du bâtiment ou à son environnement.

 

Frédéric Saia connaît bien le processus nécessaire à l’obtention d’un contrat dans le cadre de ce programme. Il a déjà réalisé plusieurs œuvres d’art public dont deux localisées dans des municipalités voisines : l’une à l’école du Grand Héron à Sainte-Sophie, et l’autre au terrain de soccer-football de l’école secondaire Augustin-Norbert-Morin à Sainte-Adèle.

 

Bassin Versant

Un artiste en art environnemental comme Frédéric Saia vise systématiquement à produire des créations qui collent à l’atmosphère d’un lieu.

Dans le cadre de ce projet, son œuvre devait également s’harmoniser avec le bâtiment qui allait l’accueillir. Il s’est donc laissé inspirer par le territoire et par l’architecture. De Saint-Hippolyte, il a retenu les nombreux lacs et collines. De la bâtisse, il a retenu l’espace et le volume en hauteur sur deux étages. Et lorsqu’il a vu l’agencement de la façade nord et ses deux grandes fenêtres, il a su que c’était là qu’il devait intervenir.

 

 

Frédéric a choisi de mettre à l’honneur la verticalité. Celle du bâtiment, bien sûr, mais aussi celle du terrain avoisinant sur lequel on retrouve, au premier niveau, le sentier Art-Nature à quelques pas et au deuxième niveau, la colline qui monte juste derrière.

 

Bassin versant est une composition debout, fièrement dressée. Bien qu’installée à l’intérieur, elle est arrimée près du plafond, touchant les limites structurelles de l’édifice. Elle annonce haut et fort que cette verticalité est une extension du dénivelé extérieur. Le titre martèle le message visuel. Un bassin versant n’est-il pas avant tout un territoire défini par ses points les plus élevés ? Ce terme évoque aussi des eaux qui dévalent, ruisselantes. On retrouve cette eau dans la couleur bleue, dominante dans cette œuvre d’art visuel.

 

Trois panneaux, cinq éléments

L’œuvre est composée de trois grands panneaux. Deux sont en aluminium, découpés, gravés, perforés et peints en bleu. Le troisième est en verre coloré magenta. L’artiste y a disposé des éléments représentatifs de sa vision, mais il tient à ce que chaque personne qui la regarde se sente libre de l’interpréter à sa manière.

 

Il a laissé filtrer malgré tout que, pour lui, les perforations du panneau aluminium supérieur peuvent autant être vues comme le profil d’une montagne que comme des gouttes d’eau; que les premières lignes de gravure du panneau inférieur dépeignent des vaguelettes, mais que les suivantes peuvent représenter de l’eau en mouvement aussi bien que des coupes géologiques. Le panneau de verre translucide vient allumer le décor extérieur. Selon l’endroit où l’on se place, qu’on y voie en transparence le ciel ou la forêt, la lumière changeante lui confère une vie propre, sans cesse renouvelée. « La lumière fait partie intégrante de l’œuvre, explique Frédéric Saia, elle en est le quatrième élément. Le cinquième, bien que peu visible, est fondamental : il s’agit du support métallique qui retient l’ouvrage au mur dans une parfaite verticalité. »

 

Quatrième œuvre d’art public

Cette nouvelle acquisition constitue la quatrième œuvre d’art de la politique du 1 % à occuper l’espace public hippolytois. Les deux premières se retrouvent au Centre éducatif et communautaire des Hauteurs, l’une à l’intérieur, La joute de François Lauzon (1985), et l’autre à l’extérieur, une sculpture de Dominique Valade (1996). La troisième, Entre les lignes de Marcel Saint-Pierre (2014), est installée à la bibliothèque.1

 

  1. 1. https://journallesentier.caarticle/archives/2014/Décembre, p.17