Marie-Ève Turgeon et Nathalie Lussier, alias Reine Vanille, se partagent la vedette de l’exposition Arabesque entre deux mondes présentée dans la salle multifonctionnelle de la bibliothèque jusqu’au 7 août. Ces deux créatrices présentent des visions artistiques qui, bien qu’opposées, cohabitent en parfaite harmonie.
Ce sont deux belles femmes au regard brillant qui accueillaient les visiteurs au vernissage de l’exposition le 28 juin. Anne-Marie Braün, directrice culture et bibliothèque, a vu la complémentarité de leur travail et a décidé de les réunir pour une exposition conjointe.
La nature des dessins de Marie-Ève Turgeon
Résidante de la municipalité depuis plus de douze ans, Marie-Ève tire son inspiration de la prodigalité de la nature hippolytoise. Elle présente des dessins dans lesquels foisonnent les fleurs et les feuillages dans des jeux de courbes et des effets de symétrie stylisés.
« J’aime autant dessiner que peindre, et j’utilise aussi la couleur », indique Marie-Ève qui, pour cette exposition, a choisi de nous présenter des dessins et une toile exclusivement réalisés en noir et blanc. Alors qu’elle a suivi des cours de peinture avec Samir Kachami, c’est en autodidacte qu’elle a développé ses habiletés en dessin. « Pour les portraits exposés, j’ai utilisé un crayon à l’encre et un pinceau pour l’encre de Chine », précise-t-elle. Le lien conducteur de sa série noir et blanc est l’amour vécu au quotidien. Ses personnages, qu’on pourrait croire d’une même famille, sont mis en valeur par un écrin luxuriant de végétation qui les entoure ou les habille.
A-t-elle été inspirée par des peintres de renom, comme le douanier Rousseau ? « Non, affirme-t-elle. Ce qui m’influence, c’est la musique. Il y a un album associé à chacune de mes œuvres. Lorsque je dessine, je l’écoute à répétition pour rester dans la même émotion. Le plus bel exemple est le tableau Il y avait un jardin, inspiré par la chanson du même nom de George Moustaki. »
Marie-Ève se consacre entièrement à l’art depuis deux ans : elle fait de l’illustration, des ardoises de restaurant, des murales. « Un peu plus de la moitié de ma production est réalisée sur commande, indique-t-elle. J’ai mon style et c’est ce que recherchent ceux qui m’engagent ». Elle peint aussi sur des portes et des vitrines. Elle a enluminé les portes de la bibliothèque et plusieurs vitrines de commerce sur le chemin des Hauteurs.
Le ludique des peintures polychromées de Reine Vanille
Nathalie Lussier a toujours adoré les odeurs de vanille sous toutes ses formes (huile, savon, etc.), ce qui lui a valu le surnom de Reine Vanille dans la jeune trentaine. « Ce que je peins est semi-abstrait et semi-figuratif, ludique et coloré. Je ne voulais pas être dans la reproduction de ce qu’on peut déjà apprécier en regardant la nature. Je voulais laisser parler mes tripes, mon imaginaire, ma folie », déclare-t-elle.
Elle nous présente des personnages-objets hybrides aux allures déformées et déstructurées. Elle a commencé à peindre il y a plus de vingt ans. Elle a toujours travaillé avec la couleur, mais elle peignait au départ, des toiles plus épurées. Maintenant, elle ajoute des détails à ses œuvres. Elles deviennent plus animées. Elles ont plus d’histoire à raconter. Ses peintures, à base d’acrylique, font appel à des techniques mixtes. On retrouve entre autres, dans la série Les prophéties des collages de gel aux billes de verre. Elle nous présente également une série d’estampes monochromes et de toiles pastel mettant en scène des vélos.
Reine Vanille souligne l’importance des titres de ses toiles. « Les titres, pour moi, sont une partie intégrante de mes tableaux. Ils en sont le troisième bras. Mes toiles suscitent souvent des sourires. Et lorsque les gens lisent le titre, ce sourire peut se transformer en rire. C’est ce que je souhaite, rendre l’art moins rébarbatif, le démystifier par la rigolade. » C’est pourquoi elle propose des titres comme Au nom du père, du fish et du simple d’esprit. Et, dans la série Weirdoes : Sam Hourra, Happie Tchoume et Sir Konflex!
Explosion
L’été foisonne à l’extérieur alors que les toiles de Marie-Ève Turgeon et Reine Vanille explosent à l’intérieur de la salle, débordantes de lignes, de courbes et de formes riches et variées. Elles vous convient à une exposition plein été!