Elles sont là presque toute l’année, même si on affirme que le mois de mars est le mois des corneilles. Elles supportent souvent nos hivers. Dès le printemps et tout au long de l’été, elles se font particulièrement présentes par leurs cris lors des périodes d’accouplement ou lorsque leur nid et leurs progénitures sont menacés. On les dit particulièrement intelligentes, l’un des oiseaux capables de se servir d’outils pour trouver ou récupérer de la nourriture. Leurs croassements sont peu agréables à entendre, et leurs chicanes avec les autres espèces d’oiseaux comme les goélands argentés, horriblement bruyantes. Elles nidifient un peu partout, tant dans les pâturages, les tourbières, les champs que dans les villes.
Elles sont omnivores et s’intéressent aussi bien aux insectes qu’à nos vidanges. On les prétend monogames et se reproduisent tardivement, c’est-à-dire vers l’âge de cinq ans. Elles pourraient nous servir d’exemples ou nous donner des leçons de fidélité. Elles sont très attentives aux jeunes, même lorsqu’ils ont grandi et sont devenus adultes. Leur fidélité à leur famille reste constante, et ce, pendant des années. C’est pourquoi on peut retrouver des clans de plus de quinze individus qui ont tous un lien entre eux puisqu’ils sont issus du même couple. Leurs enfants aident même leurs parents à construire leur nid, à protéger et à élever les nouveau-nés.
Je n’aime pas entendre leurs croassements lorsqu’elles se disputent ou se sentent agacées. Souvent, je me dis que leur vie familiale est enrobée d’une cacophonie dont je ne comprends pas la logique. Je dois avouer que j’aimerais qu’elles se lèvent un peu moins tôt. Ce sont souvent leurs cris, le jour à peine né, qui me réveillent. Pourtant, je suis quand même rassurée que malgré tous les efforts qui ont été faits par les agriculteurs et les chasseurs pour les éliminer, qu’elles aient été capables de résister et de continuer à nous embêter dès les premières lueurs du jour. Je vis peut-être un grand conflit. Je les déteste souvent et je ne voudrais pourtant pas qu’elles cessent de m’ennuyer.