Lorsque nous vivons depuis longtemps dans un endroit donné, on finit par connaître les petits et grands occupants qui gravitent et circulent autour de la maison. Bien sûr, dans cette chronique, il est question d’animaux! Regardons de plus près les mammifères qui sont de plus en plus visibles à mesure que le printemps se rapproche de l’été.
Sortir d’un sommeil léthargique
Dans les premiers jours de mars, j’entends gratter devant la porte d’entrée. Comme je ne vois absolument rien, je descends vite au sous-sol de peur qu’un rongeur ne se soit infiltré dans la maison. Et puis, devant la porte, je vois apparaître un suisse, appelé aussi Tamia rayé. Le voilà qui vient se percher sur un banc de neige face au soleil du matin. Je sais depuis plusieurs années que la dalle de béton qui se trouve devant la porte cache en hiver un suisse en léthargie hivernale. Du mois de novembre au mois de février, on ne voit plus ce rongeur sympathique. Il a pris soin d’accumuler des provisions là où il se terre pour l’hiver, car son sommeil n’est pas profond comme c’est le cas chez la Marmotte commune.
Un réveil tous les six jours…
Durant la période hivernale, la température corporelle du suisse chutera, sa respiration et ses battements cardiaques ralentiront également. Selon Jacques Prescott et Pierre Richard, auteurs du guide Mammifères du Québec et de l’Est du Canada, « le Tamia rayé se réveille à peu près tous les six jours pour une courte période où il se nourrit et fait sa toilette. On le verra à la surface du sol dès le début de mars. » C’est toujours un plaisir de le croiser lorsqu’il se pointe le bout du museau après un long hiver. J’en profite pour lui laisser quelques graines à l’entrée de sa cachette, graines qui n’y sont plus quelques instants plus tard.
Histoires de ratons
Chez un bon ami qui habite le chemin du lac Morency, un raton laveur est venu cogner à sa porte à la fin de mars. Il avait l’air bien amaigri après son hibernation. Il trouvera bien quelque chose à se mettre sous la dent, c’est un animal futé et opportuniste. Pendant ce temps, un autre raton laveur grimpait à la mangeoire d’une amie qui réside à proximité du lac de l’Achigan. Cette acrobatie visait à atteindre le bloc de suif qui était suspendu là pour les pics et les sittelles. Le raton laveur en a décidé autrement. Il a réussi à filer avec son butin… Finalement, chez nous, pendant deux nuits consécutives, les 30 et 31 mars, nous avons entendu tout près de notre demeure des bébés ratons crier doucement dans l’antre familial. Ces « ratonneaux » venaient sans doute de naître et avaient sûrement besoin de beaucoup d’attention de la part de la mère qui élève seule sa progéniture. À la naissance, les bébés ratons sont aveugles et leurs yeux ne s’ouvrent qu’à l’âge de trois semaines. De vies nouvelles voient donc le jour…
L’arrivée des oiseaux, symbole de renaissance
En ce début d’avril, des arrivées massives d’oiseaux sont au rendez-vous. Les buses, les urubus, les oies, les bernaches et les hérons sont revenus du sud. Cela nous permet de croire que la renaissance existe autour de nous. On peut ensuite se l’approprier pour qu’elle nous habite intérieurement.