Le mois de mars est peut-être le mois des sorcières puisque c’est le 8 de ce mois qu’on célèbre le jour de la femme.

En Occident, et ce depuis l’Antiquité, on aime souvent imaginer les sorcières volant, les nuits de pleine lune, dans le ciel sur un balai, utilisant une baguette magique, s’habillant de haillons et pouvant jeter des mauvais sorts.

Pourtant, dès le Moyen Âge, les sorcières qu’on brûlait pour s’en débarrasser étaient des femmes de haut-savoir, souvent sages-femmes et guérisseuses, car elles connaissaient les herbes, les racines et les plantes qui pouvaient soulager des blessures ou des maladies. Infusions et décoctions faisaient partie de leur pharmacie et elles étaient souvent demandées pour soigner diverses affections.

 

 

 

Les premières féministes

Au 15e siècle, on les reliait pourtant au diable et on affirmait qu’elles faisaient la fête avec lui lors de cérémonie qu’on appelait sabbat. J’ose dire qu’elles sont nos premières féministes. Elles se réclamaient haut et fort comme des femmes différentes des autres, car elles rejetaient toutes les soumissions et les entraves qui pouvaient nuire à leurs talents. Ces femmes libres, souvent révoltées contre les hommes qui les dénigraient, furent, bien sûr, diabolisées. On en pendit, on en brûla, on en tortura. À une certaine époque, au cœur du 18e siècle, certains historiens parlent même de génocides.

Être une femme libre, douée de dons et de savoirs, pouvait donc vous emmener tout droit au bûcher. Ce n’est qu’au 20e siècle, par le biais de certains mouvements revendiquant la liberté de la femme que le mot sorcière laissera sa place à un nouveau mot, celui de féministe qu’on attribuera aux femmes libres qui se permettent de revendiquer leurs droits et l’égalité des sexes tant en éducation, en affaires, au travail ou à la maison.

 

Encore aujourd’hui

Alors le 8 mars est peut-être la fête des sorcières, la fête de ces femmes qui se sont battues pour marquer un équilibre entre les deux sexes. Il ne faut surtout pas oublier que tout ceci s’est, en grande partie, passé en Occident. Même si tout n’est pas parfait dans notre monde occidental, il est triste et alarmant qu’aujourd’hui encore, dans plusieurs pays, des femmes soient mises en esclavage, reniées, battues, vendues et j’en oublie.

On ne peut célébrer la fête de la femme sans penser à toutes celles qui vivent sous une tutelle où il est impossible de s’émanciper, d’être et même de survivre.