Quand Les Laurentides étaient l’Himalaya


 

Souvent le vertige nous saisit lorsque nous levons les yeux vers l’infini des étoiles et l’immensité de l’univers. Le même étourdissement s’empare de nous quand nous baissons les yeux et regardons le sol en songeant que, sous nos pieds, le Bouclier Canadien est âgé de plus de 3,8 milliards d’années.

Et que dire quand on commence à imaginer nos douces Laurentides en pics austères et abrupts comme l’Himalaya?

 

 

Le Bouclier Canadien

Le socle canadien est le plus ancien de notre planète. Il constitue environ 90 % du territoire du Québec. Actuellement le sol, relativement mince, recouvre le roc, mais on peut voir beaucoup d’affleurements. Le Bouclier est un des secteurs les plus riches du monde en minerais et minéraux. On y trouve notamment du fer, du cuivre, du zinc, de l’uranium, de l’or, de l’argent, des diamants, du nickel et même du pétrole…

Hautes comme l’Everest

Retournons très loin, il y a 700 millions d’années: Il y avait alors un méga continent nommé Rodinia. Puis il y eut des scissions. Trois immenses plaques se mirent à dériver sur l’océan : la Baltica, la Siberia et la Laurentia. On a donné le nom de Gondwana au continent restant. Lorsque la plaque Laurentia entra en collision avec le Gondwana, en zone équatoriale, le Bouclier se souleva à la hauteur de l’Himalaya. Les roches littéralement poussées, plissées, brisées, fracturées, donnèrent naissance à une chaîne de montagnes colossales : les Laurentides. Cette chaîne traverse le Québec tout le long du fleuve Saint-Laurent et va d’Est en Ouest de Blanc-Sablon à l’Outaouais et jusqu’au Labrador. Elle forme le rebord méridional du Bouclier. C’est une des formations les plus âgées du monde.

À l’Équateur

Suite à ce heurt gigantesque, l’activité volcanique fut intense. Pendant plusieurs millions d’années, l’océan Iapetus et Les Laurentides demeurèrent sur la ligne équatoriale. Dans cette mer chaude et peu profonde vivaient des espèces aujourd’hui disparues. Des fossiles de plantes et d’animaux en témoignent.

Puis la dérive vers le nord s’amorça

Que reste- t- il de ces hautes montagnes? Le vent et l’érosion usèrent les sommets. En Amérique du Nord, quatre glaciations se sont succédé. La dernière il y a 10 000 ans nous a laissé, en se retirant, Les Grands Lacs et le fleuve St Laurent. Les glaciers, épais de un à deux kilomètres, traînaient sous eux sables, graviers et blocs rocheux. On peut observer à Saint-Hippolyte les cicatrices laissées par les glaciers, stries et égratignures profondes.

Les glaciations accentuèrent l’érosion

Aujourd’hui il nous reste ces monts verdoyants très adoucis, nos lacs et nos rivières. Mais de penser, ne serait-ce qu’un instant à ce qu’ils furent, nous déstabilise et nous fait sentir bien petits… et bien jeunes.

Saviez-vous que :

  • Le Massif de Sainte-Agathe à Saint-Jérôme et Morin Heights sont très connus pour la complexité des minerais des roches ignées provenant du magma en fusion ?
  • Le nom de Laurentides a été donné en 1845 par un historien François Xavier Garneau ?
  • La présence humaine au Québec remonterait à 5 000 ans selon les plus vieux indices recueillis ?
  • La première grande côte sur le boulevard des Hauteurs, en venant de Saint-Jérôme serait le premier contrefort des Laurentides ?